Permettés moi de joindre mes felicitations à celles de tous les vrais patriotes qui ont pris part à Votre heureuse arrivée en Amerique. Si Vous avés rendu de grands services à Votre patrie, la france Vous a egalement l’obligation d’avoir formé avec les Etats unis des liaisons qui feront pendant plusieurs siecles la gloire de Votre mission et le bonheur des deux pays. Mais quoique Vous veniés de quitter le grand role que Vous avés joué jusqu’ici, je suis persuadé que Votre zêle Vous rendra encore infiniment utile aux Etats unis et à l’alliance. Vos conseils et Votre grande experience serviront de guides à Vos compatriotes et la confiance que vous avés inspirée à tous les ordres des citoyens Vous donnera les moyens de leur rendre encore des services au moment même où Vous renoncés aux occupations importantes, dont Vous avés été chargé pendant si longtems. Je connois trop bien Votre façon de penser pour ne pas être persuadé que Vous leur repeterés bien souvent cette grande verité que non seulement la reconnoissance, mais leur interêt doit les porter à observer scrupuleusement les differents traités et conventions que vous avés signés avec la france et que les Etats unis ne sauroient être trop attentifs à conserver la reputation de justice qu’ils se sont acquise par tant de grandes qualités.
J’attends avec impatience, Monsieur, le moment de Vous presenter mes respects à Philadelphie et de renouveller mon ancienne connaissance avec M. et Madame Bache, à qui je Vous supplie de faire mille complimens de ma part.
Je suis avec respect Monsieur Votre très humble et très obéissant serviteur