Mille graces au bon papa, qui veut bien songer a sa fille:
je n’ai plus de fiévre, et suis mieux au total mais je dors mal encore, je n’ai guérre d’appetit, je souffre, et me sens peu de force; je vais partir pour paris ou j’irai voir mon médecin qui est mon ami, il ne me fait jamais prendre de drogues, et trouve quélquefois un régime doux qui me soulage: demain j’attends mon bon papa, le plaisir de le voir accroist mon bonheur en santé, et me fait oublier mes meaux quand je suis malade; si le papa me voit souvent mélancolique, il sçait que c’est la pente, l’habitude des ames bien tendre; il pourra dire, elle m’amuse moins qu’une autre fémme; mais je me flatte que mon papa ajouttera, elle m’aime plus a elle seule que toutes les fémmes ensembles: adieu, vous que mon coeur aima du premiér instant de notre connoissance; a demain, a tous les jours que votre amitie voudra bien donnér a votre fille, a votre amie: