From — Veillon de Boismartin (unpublished)
Les Sables d’olonne le 11 8bre 1784
Monsieur,

Un Evénement malh’eureux arrivé Le 24 juillet 1780, sur nos Côtes du poitou, me met aujourdhuy Dans Le Cas de réclamer Votre protection pour mériter La marque Dite Cincinatus si toutes fois Vous Daignés me l’accorder.

Le Vaisseau Le Whim Capitaine Conklin eût Le malheur de nauffrager sur l’ecuëil Le plus dangereux de nos parages a 7 lieues de notre domicile. Ce Bâtiment étoit de new London et appartenoit aux Etats unis de L’amerique, jy porté tous mes soins et je remplis mon devoir en cette Circonstance avec mon zèle accoutumé, il n’ariva par ces Soins aucun accident a L’équipage qui étoit Composé de 30 hommes n’y aux p’assagers qui étoient au Nombre de 14; il nous fut remis un Sac de papiers, Dont plusieurs étoient à votre adresse, Monsieur, nous présumames de l’importance de ces pieces, nous Les fimes sécher avec un précieux soin et les fimes déposer En Bon ordre au Bureau Des postes de cette ville. Sans doute monsieur que vous les aurez reçu oû du moins Ceux qui Etoient a Votre adrésse. Ceux de la Cour ont eté pareillement soignez et remis a leur adresse dans ce tems.

Si Ceux qui ont rendûs des services, ont droit de prétendre a Votre Bienveillance je me crois dans la classe Des méritants, quoy que je n’aye fait que ce que je devois faire, mais je fus assez heureux que dêtre a portée de soulager Des gens de Vos Etats unis, et de Vous faire parvenir des dépeches qui auroient probablement été Lacérées par la mer, ou par les brigants qui se trouvent aux nauffrages.

J’attends, Monsieur, L’honneur de Votre décission, osant Vous supplier de me croire avec le plus profond respect Votre tres humble et tres obeissant serviteur

Veillon De Boismartin
Conseiller du roy
officier De lamirauté du poitou
Comme cest peutètre le seul Evenement dans cette derniere guerre de cette nature jay l’honneur De Vous en renouveller le Souvenir pour que Vous daigniez le cotter a mon avantage.
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