Song for a Brillon Party
D: American Philosophical Society
[c. April 10, 1778?]

1er. air

Le Cheval et son maitre.

Air: Il étoit une fille.

Bien Loin de Cette ville,

un Seigneur Déloyal,

Eut autrefois un Bon Cheval;

Soumis autant qu’utile,

Sur ce point Capital,

Il n’avait point D’Egal.

Au lieu de Reconnoitre

Le service constant

Qu’il en tiroit à chaque Instant;

Voilà qu’un jour, Le maitre,

Parfois un peu Brutal,

Maltraita Son Cheval.

Piqué de l’injustice

Le Cheval se cabra,

Comme, aisément, on le croira.

Un matin, il se glisse

Dans les champs; s’enleva

Laissant son maitre là.

Celui-ci plein de Rage,

Avec ses gens couroit,

Pour voire s’il le Ratraperoit:

Mais L’autre, en son Langage

Lui dit: il n’est plus tems

J’ai pris le mors aux dents.

Le Maitre, dans la Suite,

Eut Beau Le menacer;

Et puis, après, le caresser:

Pour toute Réussite,

Il n’eut qu’un Coup de pié,

Dont il fut estropié.

Cela nous aprend comme

C’est en le traittant mal

qu’on perd souvent Son Bon Cheval.

Ce trait du Gentil-homme,

qu’on a mis en françois,

Est tiré de L’anglois.

Franklin’s notation: Songs made for and sung at the Entertainment given us by M. Brillon

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