Voici une lettre qui m’a êté addressée pour vous de Bordeaux. Je suis bien fâché que vôtre depart m’ait privë du plaisir de vous avoir a diner, comme vous m’en aviés flatté. C’eut êté une grande satisfaction, et un grand honneur pour moi. J’espere que quelque bonne circonstance nous procurera l’avantage de vous revoir dans nôtre bonne ville. Vous avés vû combien tous les honnetes gens s’interessent a la cause Ameriquaine. Je comptois Monsieur, vous faire presenter chéz moi par mon fils les vers que je joins ici, c’est une foible expression des sentiments que vous inspirés.
J’ai un ami a Paris nommé Mr. Bendet qui a êté longtems anploié dans les affairres Ministerieles. Il a encore beaucoup de relation avec le Ministere. Il demeure au Chateau des Thuileries au Pavillon de flore. Je pense qu’il pouroît vous être utile dans vos operations. Si vous voulés prendre la peine de vous aboucher avec lui j’ai tout lieu de croire que vous en serés très content. En attendant je lui ecris pour vous recommander. J’ai aussi, Monsieur, a Paris une Cousine Germaine qui est connue dans la Republique des lettres, c’est Madame Duboccage qui demeure rüe St. honoré vis avis les Jacobins. Quand vous voudrés vous delasser de vos occupations, je suis sur qu’elle vous recevra avec grand plaisir.
Il vient d’arriver deux Navires de vôtre païs. L’un est parti quelques jours après vous. Les Armées etoient toujours en presence. L’autre aporte du Tabac. Je suis avec un respect infini Monsieur vôtre très humble très obeïssant Serviteur