From Michel-Alain Chartier, Marquis de Lotbinière (unpublished)
Newyork, 27 Janvier 1788.
Monsieur

Vous aurés été surpris à ce renouvellement d’année, de me voir un peu tardif à vous la souhaiter la plus heureuse, jouissant toujours de la plus parfaite santé, et pour un nombre d’autres années encore—mais peu après mon retour de philadelphie ici, à la chûte d’un Rhume violent occasionné par le froid subit qui avoit succédé au jour peut être le plus chaud de l’été, je me suis trouvé pris d’une fiévre tierce assés violente dans le principe, qui m’a constamment travaillé depuis, et qui même dans ce moment me donne encore des soupçons non équivoques de sa présence, quoiqu’avec les apparences de tendre tout à fait a sa fin.

Vous aurés desja appris, depuis un certain tems, que la réponse vigoureuse de nôtre bon Roi a la réquisition tortueuse impudente et insidieuse qui lui a eté présentée par le Ministre du Roi d’angleterre, a retenu celui-ci pour près d’une année et peut-être plus, sur la fureur ou il est contre le nôtre pour avoir assuré vôtre indépendance—cet évênement me fait d’autant plus de plaisir, qu’il donne tout le tems convenable a vos états, de se réunir universélement et fixément sous la sage constitution que votre derniere assemblée dans vôtre ville vient de leur présenter: alors je les regarderai comme assis sur l’état de consistance le plus parfait de tous les côtés.

Je me flatte que Madame Vôtre fille et autres de Vôtre famille jouissent de la santé la plus parfaite, et personne n’y prend plus de part que moi. Permettés que j’aïe ici l’honneur de leur présenter les choses les plus particulieres et les plus gracieuses.

J’ai celui d’être avec respect et le vif attachement qui me lie à vous depuis un certain nombre d’années Monsieur Vôtre très humble et très obéissant serviteur

le Marquis de chartier De

Lotbiniere

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