From Comte de Montfort (unpublished)
Paris au grand Chatelet ce 25 Aoust 1780
Monsieur,

Lorsque je vous ai prié de me donner un Certificat de mes bons services comme major de la Légion de Pulaski, je ne vous ai demandé qu’un acte pur et simple de justice relative a la vérité que vous connaissés aussi bien que moy. Votre caractère d’un représentant vénérable par son age, ses vertus, sa capacité m’a fortifié dans l’idée que vous ne me refuseriés point cette faveur. Je ne vous demande rien rélativement a mon Existance et a ma conduite en Europe. Mes services et ma bonne conduite en amérique sont lobjet unique que je réclame; c’est ce témoignage que votre bon coeur, l’intégrité de votre ame ne me niéra point; souvenez-vous de la lettre de M. le general Robert dean. Souvenes vous des différents grades pour où j’ai passé, du sacrifice de ma vie pour la Cause commune, soyés généreux et charitable considerés que ce certificat où témoignage de mes services doit soulager mon coeur et ma cruelle situation. Ecoutés enfin les impulsions naturelles à un coeur aussi Bon, aussi juste et généreux que le votre.

C’est a tort, monsieur, qu’on a prétendu que je me vantais d’avoir des affaires a traiter avec vous pour des envoys en amérique. J’ai pu chercher a faire des emplettes et des envoys pour mon propre compte. Je suis en etat de vous montrer des engagements que j’avais faits L’hiver dernier que j’ai soldés depuis. Tout honnête homme peut contracter des engagements pour lui-même. On a voulu a cet égard empoisonner ma conduite: mais, monsieur, soyes persuadé que j’ai toujours été Bien éloigné de vouloir faire tort a personne, et que mon intention a toujours été de payer mes dettes en galant homme.

Il ne m’est pas aisé, monsieur, de vous faire tenir mes certificats et acte du congress signé Thomson, par la raison affreuse pour moy que l’on a pris mes papiers. Il est certain qu’ils sont toujours les mêmes existants; mais c’est uniquement a raison de l’animosité que l’on met dans mon affaire que je réclame votre Certificat, comme ambassadeur d’une nation que j’ay fidellement servie avec l’entier devoüement d’un véritable citoyen. Veuille permettre le ciel que je triomphe de mes ennemis et qu’il me soit encore possible de servir la patrie dignement.

S’il m’etoit possible d’obtenir La Communication de mes papiers, je m’empresserois, monsieur, de vous faire passer ceux qui sont relatifs a mes services en amérique: ce seroit une grande satisfaction pour moy.

En attendant veuilles considerer ma position. Votre certificat peut l’adoucir. D’un autre coté, comme on a saisi jusqu’a mon argent comptant, je suis réduit a l’humiliation affreuse de manquer de tout. Dieu éternel! Veuilles me prendre en pitié et adoucir la rigueur de mon triste sort.

J’ay l’honneur d’etre avec un profond respect et un Entier dévouement a votre personne, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur

Montfort d. P.

p.s. Je vous supplie, Monsieur, de m’honnorer de votre réponse que j’attendrai avec empressement.
Endorsed: Monfort ce 25 aout 1780. Answered 26 August 1780 by WTF.
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