Vous avés ete instruit, des droits legitimes que jay, aux graces de nos seigneurs et bons amis Les etats generaux unis de L’amerique que sur l’offre de M. deane Leûr deputé alors, d’aller en amerique Les servir en qualité de colonel, je sollicitay, et j’obtins la permission de sa majesté Le Roy mon maitre, et du ministre, et je partis, et fis tous mes equipages a mes fraix, que jay eû le malheûr d’etre fait prisonier par deux fregates angloises traduit a Londres, et traitté dans les fers avec unne barbarie incroyable.

Jay reclammé a mon retour votre justice et vos bontés, et vous avés bien voulû en consideration de mon zele, de mon attachement, pour vos illustres compagnons et de mes malheûrs ecrire en ma faveur a l’illustre congrès, et luy adresser mes memoires que M. de macmaon, et moy vous avons remmis, afin qu’il me soit accordé le grade de colonel pour me recompensér, et me dedommagér de mes pertes.

Jay l’honneûr de vous prier aujourdhuy Mon tres cher Monsieur, de m’instruire si vous avés recû unne reponse favorable. Sinon, d’ecrire de nouveau en ma faveûr afin que cette grace me soit accordée je L’ay meritée, et j’espere qu’elle me serâ recognûe, et approuvée par Le Roy mon maitre, qui ma fait la grace de m’accordér a mon retour instruit de mes services et de mes malheurs, La croix de st. Louis, et des apointemens considerables, et ce qu’il y a eû de plus flatteûr, de la satisfaction qu’il a bien voulû me temoigner de mes services, et de ma conduite dans les quatre parties du monde.

Je suis avec un tres profond respect, et unne tres grande veneration pour vos vertus et votre merite eminent,

tres cher et tres honnoré Monsieur et docteur frankelin,

votre tres humble et tres affectione serviteur