From Madame Brillon: before November 30, 1778
AL: American Philosophial Society
ce dimanche matin

Je vous prie mon chér papa de lire la léttre que j’écris a mon ami, l’abbé de St non et de vouloir bien me la renvoyér, avéc célle que vous me chargés de faire parvenir a mon voisin; je ne sçaurois vous dire combien j’ai été contrariée de voir entre les mains de gents qu’a peine je connois, une léttre de vous que j’avois confiée a un ami: je sens bien, que cette léttre ne peut que faire l’éloge de celui qui l’a écrit, et honorér celle qui l’a reçuë! mais j’aime a mérittér l’éstime d’un homme comme vous par une conduitte sage et modéste, et a en jouir dans le silence; on m’a présque donné l’air d’une fémme légére, et cela m’afflige; au moins mon papa ne le croira pas, il connoist trop mon coeur pour cela, il sçait que l’amitié seule est l’objét de tous mes désirs, que j’aime la vértu puisque je l’aime lui bien tendrement; que je crains le monde, et que je désire sur toutes choses d’estre oubliée des indifférents:

Addressed: A Monsieur / Monsieur Franklin / A Passy
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