A.J. Alexander and W. Alexander to Vergennes (unpublished)
A St. Germain le 23 8bre 1779
Monseigneur

Monsieur Franklin a eu l’honneur de vous presenter une memoire de notre part pour vous instruire des Injustices que le Sieur Jean Alexander a essuiees a la Grenade sous la Domination du Lord Macartney afin de favoriser la Banque d’angleterre et Messieurs Walpole. Ce n’est que dans ce Moment que nous venons d’apprendre que le Sieur Walpole etant venu a Paris, a presenté une Requête au Conseil du Roi et qu’il a même cherché de s’appuyer des Protections les plus respectables en exposant que la Dispute entre nous est une Tentative de Banqueroute appuiée sur les Ordonnances publiées a la Grenade, et un Dessein de frauder nos justes Creançiers.

Nous ignorons Monseigneur l’Objet preçis de la Requête en question puisque nous n’avons pu, jusqu’ici nous la procurer, mais au Cas que de pareilles Callomnies vous soient parvenues nous vous suplions de croire qu’elles sont entierement fausses. Le Sieur Jean Alexander n’a jamais du aucune Somme que ce soit ni a la Banque d’angleterre ni aux Sieurs Walpole, il n’a jamais eu avec eux aucune affaire excepté une Hipotheque qu’il a donné comme caution pour ses Freres et qui n’existe plus. La Contestation entre ses adversaires et lui est, qu’on pretend rendre cette Hipothèque responsable pour des Objets auxquels il ne s’est jamais engagé et lui de son Coté accuse, surtout le Sieur Walpole, d’avoir frauduleusement manqué a leurs engagements et par la d’avoir occasione la Ruine de ses Freres, et au lieu de s’appuyer des Ordonnances de la Grenade, la Demande qu’il a fait dans la Memoire que Monsieur Franklin a presenté, est precisement, que non obstant ces Ordonnances il soit permis de faire juger sa Cause au ~y3 plus tôt par des Juges convenables.

Il vous suplie Monseigneur de vouloir bien croire que si ses adversaires ont encorë quelque Droit sur ses Biens, ces Droits sont bien problematiques, puisque il a eu trois Sentences en sa faveur et qu’il n’y a jamais eu une seule contre lui.

Le Sieur William Alexander ne demande autre Chose que de satisfaire a ses justes Dettes autant que ses Biens pourront le permettre, malgré toutes les Pertes qu’il a souffertes par le Derangement de ses affaires occasioné par le manque de foi de Monsieur Walpole, il ne demande autre chose que ses Biens a la Grenade, comme ceux de l’Ecosse, soient egalement partagés entre ses Creançiers, et jusqu’a ce que cela puisse se faire eu egard a la Guerre et aux Loix de France, que le Sequestre de son Bien a la Grenade qui subsiste depuis plusieurs années soit continué sous la Direction de tel Juge ou autre qu’il plaira a sa Majesté en Conseil d’ordonner.

Nous sommes avec Respect Monseigneur Vos trés humble et trés obeisant Serviteur

A.J. Alexander
W. Alexander
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