From ——— (unpublished)
Projet Essentiel pour les Etats-unis de L’amerique.
placés par la nature sur les bonds de la mer du nord, et les
differentes provinces qui Constituent les ètats-unis, ayant des
ports considerables, sur cette mer, cette même nature semble
assertir les habitans de Ces contrèes, qu’il n’y a pour eux qu’un
genre de commerce l’espece de denrèes qui se receuillent, dans
leurs vastes possessions, ne peut avoir de debit que dans un monde
Bien Eloigné du leur, ce trajet est long, et les vaisseaux que
l’on employe pour de si longs voyages, étant foibles et légers, ne
peuvent porter qu’une certaine quantité de marchandises, les
vaisseaux multipliés á L’infini, entrainent avec eux une
multiplicité de matelots, objet toujours trés dispandieux, de plus
ces matelots auruturnés á ne maneuvrer que des petits bâtiments
étant employés en cas de guerre, sur des vaisseaux de hautbord,
sont longtemps á se faires aux grandes manouvres; les bâtiments
marchands, n’étant pas assèz forts pour résister aux tempêtes,
plusieurs perissent dans les longues traversées, s’ils échappent
aux orages les réparations nécessaires entrainent des dépenses
étonnantes. il s’agit donc de trouver un moyen de parer á touts
les inconvénients, Le voici.
iL faut établir une marine militaire, et que Ce soit elle qui
fasse tout le commerce elle sera la sureté, comme la source des
richesses, des états-unis, et dans la paix comme dans la guerre,
elle servira sa patrie. je veux que L’entretien n’en coute rien á
la republique, et même je vois avoir trouvé le moyen de decharger
la patrie des fraix enormes de construction, c’est qui
j’expliquerai ci-après.
tout le commerce des Etats-unis se fera avec des vaisseaux de
ligne, frégates, cutters, et autres batîments de guerre, propres á
être rassemblés au premier signal, sous les ordres de l’amiral
choisi par le Congrés. touts les vaisseaux marchands dont
L’amerique s’est sersi jusqu’a cette Epoque, serviront á venir
chercher dans les grands ports, les differentes marchandises de
L’europe venues sur les vaisseaux de ligne de la rèpublique, et
les iront distribuer dans les differentes provinces, et même dans
les possesions Espagnoles et portugaises, les mêmes petits
batîments propres á entrer dans les ports ou il y a peu deau, et á
remonter les rivieres se chargeront de toutes les denrèes
provenants de l’interieur des terres, iront charger aux isles
françoises et Espagnoles, et angloises, les cargaisons de sucre,
elles conduiront touts les marchandises dans les ports destinés
aux vaisseaux de ligne, ou les derniers seront chargés des dites
marchandises, pour les mener dans les parties les plus Eloignèes
de L’univers, tout Concourent á rendre le projet facile et
interessant pour les ètats-unis, dabord il est de toute nécessité
pour la nation d’avoir une marine en ètat de faire tête á toutes
les puissances du monde, ses vaisseaux ses flottes doivent être
ses remparts et ses forteresses; un pays aussi étendus ne peut
être que foiblement protégé par des armées de terre, la mer seule
doit être le champ de bataille des americains, elle doit leur
servir á les deffendre, et á les enrichir, et elle doit etre leur
seul et unique élément. Le moyen que je propose aujordhui me
paroit avantageux pour la nation, mais on me dira peut-etre, que
le particulier peut en souffrir, qu’il ne faut point metre
d’entraves au commerce, que touts les propriétaires des bâtiments
marchands soufriroient trop d’une pareille constitution, je vais
repondre á cette objection: les bâtiments dont nous venons de
parler, et qui jusqu’a present ont formé la marine americaine, ne
sont pas en assès grand nombre, pourque le gouvernement puisse
regarder leur nullite pour le commerce Eloignè, comme une chose
ruineuse pour les particuliers, de plus l’établisement d’une
marine considerable en vaisseaux de ligne demande du temps,
jusqu’a cette époque les vaisseaux marchands peuvent continuer
leur commerce comme auparavant, et même á l’époque citée ci dessus
ils feront toujours le commerce de L’interieur des terres, au
moins les plus legérs, et les autres feroient le commerce des
isles, et de toutes les villes de l’amerique qui sont sur la mer
du nord, je crois même qu’il y aura un intêret réel pour les
proprietaires marchands, leurs vaisseaux ne faisant que des
courses peu considérables seront moins subjets aux réparations, en
un mot leurs batîments feront sur la mer, le même commerce qui les
voituriers Europèens font sur terre, le transport continuel des
marchandises d’un lieu à un autre, est une branche de commerce
sure, et bien faite pour les dédommager des gains faits dans les
voyages de long cours, ou les réparations des batîmens, les frais
de sejour dans des pays fort Eloignès les droits que l’on paye
dans les royaumes ètrangers pour, l’exportation et L’importation,
absorbent la plus grande partie des gains d’une entrprise
quelconque, voila ce qui regarde les proprietaires de les
vaisseaux.
quand au négotiant quel avantage reél pour lui. Ce même
négotiant, qui va audela des mers chercher á augmenter et même á
doubler sa fortune quelquefois dans un seul voyage, hazarde ses
richesses et celles de ses associés, sur des batîments frêles et
légers que la moindre tempête engloutit, peu sur du retour de les
mêmes Batîments il est obligé d’avoir recours á des compagnies
d’assureurs, qui nécessairement pour soutenir de pareilles
banques, sont obligés de demander des gains considérables, les
bâtiments par leur peu de solidité, hors d’etat de resister aux
tempêtes, font rarement plusieurs longs voyages, les fraix
continuels de reconstruction, de réparation, et d’assurance,
absorbent la plus grande partie des bénéfices des commerçants,
d’aprés mon sistême, les differents objets denviendroit un revenu
considérable pour L’état si la république transportoit sur ses
vaisseaux de ligne, le commerce des mers. Le négotiant metroit
avec plaisir toute sa fortune, sur un vaisseau de haut bord.
délivré de toute crainte, sur que son Bien reviendroit même aprés
plusieurs anneés d’absence, il payeroit avec plaisir la somme
proportionelle porteé sur chaque vaisseau, et fixée par le
Congrés.
L’equipage des vaisseaux de geurre de la republique qui seroient
employés au commerce, seroit fourni et payé par les négotiants qui
les chargeroient, le captaine seroit nommê parlui, il ne seroit
que second capitaine, le premier seroit nomme par le Congrès, et
commanderoit le vaisseau en temps de guerre, le capitaine marchand
ne seroit le chef qu’en temps de paix, parceque le premier
capitaine n y seroit pas. Cet équipage formeroit une classe de
matelots intelligents, accoutumés á maneuvrer de grands vaisseaux,
et connoissant parfaitement toutes les mers, ils deviendroient
très utiles en temps de guerre, les navires, pourroient conserver
quelques piéces de Canon, et même une batterie entiere, n’ayant
rien a craindre des corsaires, ils traverseroient toutes les mers
en liberté et leur solidité, les metroit a même de doubler le cap
horn, pour le commerce de la chine et de toutte l’asie, dans le
temps même qui ne seroit pas favorable pour le passage,soient que
les dits vaisseaux eussent partis trop tard, ou que les mauvais
temps les sussent retenus trop longtemps dans la mer du nord.
maitre de porter avec soi des vivres et des nouritures pour
longtemps, on hazarderoit les plus longs voyages. touts les fraix
de réparations seroient portes en entier ou en partie sur les
négotiants chargés desdits vaisseaux suivant les Conventions
faites avec eux.
avant de parler des différentes stations ou l’on pouvoit établir
les vaisseaux, et ou on les chargeroit des marchandises
nationales, pour de la faire voile en Europe nous allons parler
des moyen de déliverer la republique des fraix énormes d’une
pareille marine.
Manieves dont le sistême peut etre mis En execution.
premierement.
il faudroit que chaque province fit construire á ses fraix daux
vaisseaux du premier rang, le même nombre de frégates, et de
Cutters, la république leur laisseroit pendant un certain temps
fixé, la possesion de ces bâtiments, sous une légére rétribution
pour les besoins de L’état, aubout de ce temps les dits vaisseaux
appartiendroient en propre á la republique, qui les cederoit á des
compagnies de negotiants, sous la redevance annuelle d’une somme
assès considerable, et proportionelle, on emploieroit ce même
moyen pour maintenier la même marine, pour l’augmenter, et même
pour la renouveller, mais quand une fois elle seroit assès
considérable pour remplir les vues de la republique, alors l’état
s’en chargeroit du tout, les vaisseaux appartiendroit á la nation,
et les provinces, ou les compagnies de négotiants ne pouroient
s’en servir, qu’en payant á l’état le prix fixé pour chaque
vaisseaux, et en suivant les conventions que jexposerai dans le
second article. d’aprés le plan, les premiers fraix, répartis sur
les 13 provinces á leur volonté, ne surchageroient pas les propres
finances de l’etat, qui n’entrevoit pour rien dans ces dépenses.
L’utilité d’une pareille entreprise ne feroit qu’encourager les
differentes provinces á construire au plutot ces bâtiments, et
pour accélerer leur ouvrage, il faudroit que l’année de
construction entrat dans le compte des années que la republique
laisseroit aux provinces pour la possesion momentanée de ces
vaisseaux.
Secondement.
des compagnies de négotiants associés comme dans le commerce, se
chargeroient desdits vaisseaux de ligne, soit qu’ils les tinsent
des provinces, ou de la republique, á la charge par eux, de payer
touts les ans la somme fixes pour chaque vaisseau, le chargement
des navires respondroit de ladite somme; les negotiants seroient
tenus, d’avoir le plus grand soin de ces vaisseaux, et de les
tenir toujours préts á marcher, deplus ils seroient obligés de les
rendre au moment de la guerre dans le meilleur êtat possible, a
défaut de quoi,ils seroient obligés de payer une somme dont on
seroit convenu, outre les réparations qui seroit faites à leur
fraix. Ces gros vaisseaux n’ayant à craindre que la terre et le
feu, il seroit possible, que les Compagnies restassent
responsables de ces accidens, comme provenants de L’ignorance des
pilotes, ou de la négligence du Capitaine, et de l’équipage.
Troisiemement
si les provinces se refusoient à une entreprise de cette espece,
l’on pouroit, employer une autre maniere, qui seroit d’ordonner,
que le commerce de l’ancien monde se fit sur des vaisseaux de
ligne et frégattes, que les provinces, fussent toujours chargés de
la construction, mais à perpetuite C.a.d. que les negotiants se
serviroient desdits vaisseaux pour le commerce, sans payer la
moindre redevance mais que chaque province seroit toujours obligée
d’avoir la même quantite de vaisseaux de guerre, que lorsque
lesdits vaisseaux seroient jugés hors d’état de marcher, ou de
servir en cas de guerre, elle seroit tenue d’en faire construire
de neufs, qu’en temps de guerre touts ces vaisseaux seroient armés
et montés par les troupes de la république, et commandés par les
officiers nommés par le Congrés, après la guerre les dits
vaisseaux reviendroient aux provinces, ou aux négotiants, sans que
la république fut responsable des accidens qui leur pouroit
arriver, soit qu’ils fussent pris, ou coulés a fond, la république
ne se trouvant chargée en temps de guerre, que de fournir les
trouppes, les munitions, et les seconde agrès. —.
il semble que d’aprés ces differens plans, la marine seroit
toujours dans le meilleur ètat, sans que l’entretien en coutat
rien á la république.
au moindre mouvement qui se feroient en europe les differents
vaisseaux, se rendroient de touts les ports du monde dans leur
diverses station; ceux qui seroient en europe, reviendroient de
conserve, ceux qui se trouveroient isolés dans quelques parties du
monde, resteroient dans les ports amis, ou iroient charger des
munitions de guerre dans les ports neutres.
Stations pour les vaisseaux de lignes
La nouvelle Angleterre—portsmouth—Boston—new-port—et new-haven— |
la nouvelle york—new-york. |
la nouvelle jersey—le port d’amboy. |
pensilvanie—l’embouchure de la delavare. |
le maryland—la baye de chesapeke. |
la virginia—williamsbourg, et jamestown. |
les deux carolines—la rade de port-royal. |
la georgie— —le port de savannah—cette station seroit destinée aux |
vaisseaux de guerre, des possesions du sud des Etats-unis de |
il faut que les états-unis remplacent dans le nouveau monde, ces
agants subtils qui Engloutissent dans leurs marais tout l’or de
l’univers, pour quoi en effet laisser aux hollandois le droit de
vendre toutes les marchandises des deux hémispheres, ces négotians
habiles subsistent depuis des siecles, des dépouilles de toutes
les nations, il est temps que les républicains marchands cedent
aux americains, des profits pris si illegitemement sur toutes les
couronnes, les états unis en semparant de la pêche de la baleine
dans le golfe s.t. laurent, relegueront les hollandois, les
danois, et les norvegiens, dans les mers glaciales plus près de
leur continent, la pêche de la morue offre pareillement aux
americains une branche de commerce considérable, la nouvelle
angleterre présente toutes les comodités possibles pour le
commerce, les bateaux et bâtimens légers nécessaires pour cette
pêche, reviendroient á boston ou dans les autres ports de la
nouvelle angleterre, décharger leurs cargaisons qui seroient
embarquées sur des vaisseaux de ligne, qui parteroient sur le
champs pour l’europe, et se chargeroient pour leur retour de
marchandises nécessaires aux isles, et au continent du nouveau
monde. les hollandois que l’on peut regarder comme les chargeurs
de l’univers, seroient ainsi privès des bénéfices de l’importation
qui doivent etre assés considérables, puis qu’ils viennent au
grand banc, sur leur lest, et que les frais sont en pure dépense.
la république des ètats unis, feroit faire touts les voyages á ses
vaisseaux, il n’y a point de petite économie pour un ètat
naissant, dans le premier age tout est profit. je crois que
d’après mon sistême, le moment de la liberté des ètats unis,
seroit celui d’une grandeur et d’une élévation égale à celle des
plus grands Empires.
C’est a l’amerique septentrionale à rendre un jour la liberté á
l’amerique méridionale, et les provinces du midi de cette partie
du monde, deviendront un jour la proye de celles du nord, et
suplieront par leurs richesses, à la mediocrité de leurs
productions.
il faut que les americains aillent exposer leur denrées, et les
productions de leurs arts, dans toutes les parties du monde, et
qu’ils aillent chercher celles dont ils ont besoin.
il faut que le fer de leurs mines, que les laines de leurs
troupeaux, les dépouilles des animaux sauvages errants dans leurs
immenses fôrets, faconnées dans leurs manufactures, prennent dans
leurs mains une valeur reèlle. les seules manufactures qui sont
nécessaires pour se passer des Etrangers, doivent être permises.
et autorisés dans une république bien ordonnée, la france offre un
triste exemple du mal causé par cette branche de commerce, ainsi
que la province de quito dans l’amerique méridionale; pour être
riche, il ne faut que des ternes bien cultivies, pour lors cest le
commerce exterieur, qui vient rèunir lagréable à l’utile. le sol
de L’amerique produit beaucoup de plantes qui ne parvienent pas en
maturité, mais une culture suivie et étudieé, en dépouillant le
sol d’une infinité de plantes inutiles, forcera la terre à ne
fournir qu’a la végétation des plantes nécessaires et utiles, qui
parviendroient à une parfaite maturité. les essais faits dans les
provinces, pour tacher de faire produire au sol, cette boison
connue sous le nom de vin, ont tous été infruicueux, il y a toute
lieu de croire, que les brouillards qui sont attirés par les bois
immenses qui convient les contrees, ont plus contribué que la
nation même du sol, à detruire touts les éfforts que l’on a fait
pour forcer la terre á recevoir la vigne, l’on doit prèsumer que
les défrichements qui vont nécessairement avoir lieu à cette
epoque, en asainissant le terrein, et en recuilant les limites des
terres cultiveés, contribueront peu-a-peu, à forcer le sol à se
preter à la végétation des plantes, qui viennent sous la même
latitude dans l’ancien monde.
la soie deviendra un jour une branche de Commerce pour l’amerique,
les Essays pour la soie dans la caroline, ou la douceur du climat
semble favoriser la culture du murier, anoncent à l’amérique que
bientot cette branche de Commerce sera considerable.
le commerce avec la chine étant une fois établi, ne seroit pas
possible d’enlever aux chinois le secret dont ils se servent pour
donner á leurs soies cette blancheur qui les fait préferer, á
toutes les autres soies de l’univers, quoique en général la
qualité de leur soie soit pesante, et son brin inégal, il y a tout
lieu de croire que lors de la felature, les chinois jettent dans
la bassine quelque ingrédient qui a la vertu de chasser, les
parties les plus grossieres, cette blancheur ne peut pas être
naturelle, ce seroit une chose á Eclaircir, quel avantage pour
l’amerique si moyennant le Ginseng dont les chinois sont très
curieux, on pouvoit leur enlever leur secret.
les mines de fer si abondantes en amerique, et si facile á tirer
de la superficie de la terre, fourniroient le portugal, L’espagne,
L’affrique, les indes orientales, et touts les autres pays de
l’univers, il est vrai que ce fer n’est pas aussi bon que celui du
nord de L’europe, mais la maniere de le travailler peut Contribuer
a son plus ou moins de perfection.
l’amerique produisant la poix, le goudron, les verguis, et les
matures, en abondance, la modicité du prix de les munitions
navales, leur doneroit un grand advantage sur celles de la mer
baltique, qui payent des droits considérable, et assureroit à
l’amerique une préférence constante.
les bois seroient achetés par L’espagne, le portugal, la france,
et les autres royaumes de L’europe, soit pour les vaisseaux, soit
pour les édifices, de plus le débit de ces bois aux isles
francoises, angloises, espagnoles, et danoises, doit faire
regarder cette branche de commerce, comme une des plus
Essentielles.
objets de commerce particuliers à L’amerique.
Ginseng—rhubarbe—arbre du quel decoule le vernis—il seroit
facile de tirer cette plante du canada, par le moyen des iroquis
avec qui la nouvelle york fait le commerce de fourrures au fort
d’orange qu’on nomme a present albani. cette plante porte à la
chine le nom de ginseng et celui de garento guen chèz les
iroquois, elle est si estimée des chinois qu’ils ne la trouvent
jamais trop chere…en 1772. l’exportation de cette plante á la
chine, rendit au canada des sommes considerables, ce succès fit
tout le mal de la colonie, les canadiens, ne donnerent point á
cette plante le temps de parvenir á sa maturite, au lieu de la
laisser secher á L’ombre et Lentement, ils l’exposerent au feu,
ces deux fautes ruinerent absolument cette Branche de commerce,
qui suivie avec soin, auroit pu devenir une source d’opulence, un
commerce de ce genre, attachecoit les chinois aux americains, et
contre balancroit, le commerce que les tartares font de la même
plante, et le profit seroit rèel pour la rèpublique. cette plante
est aussi bonne dans le canada, que dans la tartarie.
rhubarbe.
la vraie rhubarbe croit sans culture, entre le trente et le trente
neuviéme degré de latitude borèale, l’on doit présumer que cette
racine doit se trouver sous la même latitude dans le nouvel
hemisphere, si les recherches á ce subjet assoit un suuès heureux,
cette branche de commerce deviendroit considerable, surtout en
employant pour sa préparation, les mêmes soins que les russes
employent, quand ils l’ont achette á orembourg des tartares
calmouks et des habitans de la grande bucharie, malgré le soin qui
les lartares prennent de faire secher cette racine dans des lieux
ombragés et en plein air, les russes, après l’avoir achetté lui
font grouver une nouvelle dessication, c’est la meilleure de
toutes les rhubarbes. celle de la chine est très inférieur ceux
autres, on soupconne les chinois de la faire secher au feu.
vernis.
L’arbre d’ou découle ce fameux vernis du japon et de la chine, et
qui croit seulement dans quelques provinces temperées de ces deux
Empires, se trouve aussi dans les régions de L’amerique situèes
sous la même latitude que celles dont nous venons de parler,
telles que la caroline, et la Louisiane, il reussit dans touts les
terreins, et á toutes les Expasitions, sa culture demande peu de
soin. ce commerce seroit d’un excellent rapport, on porteroit le
vernis á la chine même, les chinois l’achetteroient, parce que
celui qu’ils tirent de leur empire, ne suffit pas á leur
consommation, c’est ce qui les oblige d’achetter le vernis de
siam, qui est bien inférieur, et qu’ils melent avec leur vrai
vernis. il seroit aussi avantageux pour l’amerique, de l’employer
comme les chinois, en differents ouvrages, qu’ils transporteroient
en europe, ou ils feroient un Bénéfice considèrable, les procedés
nécessaires pour le travail sont connus, il ne s’agiroit plus que
de connoitre la composition d’une huile particuliere aux chinois,
dont on frotte le bois que l’on veut vernisser. c’est la premiere
préparation.
le thé reussiroit surement dans la caroline, comme il reussit dans
les isles francoises et autres isles. on est parvenu á le
conserver en suede, ce qui donne lieu de prèsumer quil reussiroit
facilement dans les pays, ou la douceur du climat favoriseroit sa
végétation.
Commerce de L’amerique.
le commerce qui doit le plus contribuer á la grandeur des ètats
unis de l’amerique est sans contredit celui des indes orientales,
les vaisseaux de ligne, de la république chargès de cargaisons
Européenes, passeroient dans la mer du sud en ayant soin de
doubler le cap horn dans la saison la plus favorable; la vente de
leur cargaisons dans les établissements espagnols, leur donneroit
une superiorité réelle sur les autres navigateurs qui suivent la
même route, et qui en général naviguent á faux frêt n’emportant
avec eux que de l’argent pour achetter les marchandises des indes,
les americains par le procedè dont nous venons de parler
gagneroient par la vente de leur marchandises, les frais de leur
voyages, tandis que les autres nations, ne gagnent que peu de
chose sur l’argent quelles portent aux indes, et que leur gains
sont absorbés par les fraix de traversée. l’argent de L’amerique
vient en europe á l’exception seulement de celui qui va á manille,
et de l’europe cet argent retourne aux indes, ou les negotiants
l’echangent contre des marchandises, l’amerique ne prendroit cet
argent qu’au perou. C.a.d. aux deux tiers de son voyage, et le
meneroit directement á la chine, ou elle l’échangeroit contre de
l’or ou des marchandises du pays, le calcul ne peut qu’être trés
avantageuse pour la nation qui emploieroit seulement à la fin de
son voyage, l’argent dont nous venons de parler, sans lui avoir
fait faire touts les circuits qui demandent beaucoup de temps, et
ne rapportent rien. les vaisseaux se rendroient á canton dans le
temps le plus favorable pour l’echange de l’or, qui est depuis le
commencement de février jusqu’a la fin demai, ou il n y a plus de
vaisseaux étrangers.
les japonois achetteroient des chinois le sucre que les vaisseaux
americans, auroient chargé aux isles francoises et Espagnoles, et
menè á la chine, ils vendroient aux americains, leur cuivre, leur
porcelaine , et leur camphre, le cuivre seroit sur le champ
expedié aux indes, ou ce métal est d’un grand débit, parce que les
vases du culte public, les ustensilles d’un usage journalier, et
les monnoyes sont en cuivre, les hollandais se sont empares de
cette branche de commerce qui est considerable, ils tirent leur
cuivre du japon. les vaisseaux chargés de cuivre qui iroient aux
indes, y achetteroient les toiles blanches ou peintes du bengale
et du coromandel, les porteroient á Batavia, ou ils les
echangeroient contre les épiceries des moluques, et reviendroient
avec cette prétieuse Cargaison en amerique, les autres vaisseaux
des indes iroient aux philippines, et échangeroient leur toiles
contre de l’or, de la casse, des bois de teinture, de ces nids
doiseau recherchée des chinois, du sucre qui y est si abondant,
quelles en fourniroient la plus grande partie de l’asie, et enfin
de la nacre de perle, que les chinois achettent des espagnols,et
qu’ils revendent le triple du prix, aux europèens, á Canton, cette
branche de commerce doit etre enlevée aux chinois qui y font un
profit immense. Le coton est excellent aux philippines, les
vaisseaux après l’echange des marchandises, retourneroient de les
isles á la chine, le voyage n’est pas long, et feroient sur leurs
vente un profit considerables, il est inutile que les chinois se
melent d’un commerce que toute autre nation peut faire, en
supliant à la négligence des espagnols. La porcelaine de la chine
seroit menèe en europe, ainsi que celle du japon, et le camphre de
ce dernier empire, seroit conduit en amerique ou on le purifieroit
comme font les hollandois á amsterdam, et de la il seroit
transporté en europe, le camphre du japon ne peut servir s’il n’a
passé au feu pour être purifié. il faut porter aux japonois, de
l’écaille de tortue, dont ils font leurs Bijoux les plus
recherchés, elle est trés commune aux philippines. la chine seroit
une source de richesses pour l’amerique, soit par les cargaisons
de porcelaine, de soies, de soieries, de vernis, de papier, de
lacque, soit par les bénéfices que l’amerique pouroit faire sur le
transport du thé de cet empire, dans les differents royaumes de
l’europe, si l’on pouvoit parvenir á découvrir le fameux passage
du nord ouest, je crois que l’amerique doit s’occper soigneusement
á faire decouvrir, les langues de terre, ou les bras de mer,
l’isthmee ou le détroit qui tient l’asie á l’amerique par
l’extremité du septentrion, on ne scauroit proposer de recompense
trop forte pour celui, qui decouvriroit le dit passage, soit que
ce fut par la baye d’hudson, soit par le nord de la californie. si
cette découverte heureuse pourvoit avoir lieu, l’amerique
septentrionale feroit la plus grande partie du commerce des indes,
ou au moins, en retireroit les plus grands bénéfices se trouvant
par sa position avoir une petité route á faire, relativement á
celle des autres nations. le détroit de magellan et la route du
cap horn seroit abandonnée.
Nouvelle angleterre. ses productions venalles sont la morue,
l’huile de poisson, celle de baleine, le suif, le cidre, les
viandes saleès, les matures pour les navires marchands, et les
vaisseaux de guerre, et des bois de toutes les especés.
Nouvelle york. depuis albani jusqu’a L’océan, vogue et avec la
marèe, sur la continuation de la riviere d’hudson dont le reste
n’est pas navigable, des bâtimens de 40 a 50 tonneaux qui
entretiennent une circulation continuelle dans la colonie. le
voisinage des sauvages lui fournit les plus belles fourures.
Nouvelle jersey. abonde en troupeaux, en grains, et en chanvre, on
y a ouvert avec succés une mine d’excellent Cuivre. cette colonie
a touts les matériaux pour la construction des vaisseaux, les bois
pour les construire, le cuivre pour les doubler, et le chanvre
pour les cordages et autres [agrêts].
pensilvanie. produit du chanvre, beaucoup de bois de construction,
du grain, elle a de plus du fer, des cuirs, des pelleteries, ces
marchandises seroient menés en europe par les vaisseaux de ligne,
qui rapporteroient les objets d’agrèment et de nécessité, ainsi
que les ceux de vie de france qui serviroient au commerce du
ginseng, et des pelleteries, que les differentes colonies feroient
avec les sauvages qui sont leurs voisins. les autres petits
bâtiments seroient le commerce des isles francoises, et autres ou
ils meneroient les farines, le suif, les legumes, les viandes
salèes; les bois et autre production de la colonie, pour y prendre
en échange du coton, du sucre, du caffe, et de l’eau de vie de
sucre. le commerce de toutes les colonies, se feroient de la même
maniere, les gros bâtiments feroient dans chaque colonie, le
commerce de l’europe, et les petits vaisseaux celui des isles, de
l’interieur des terres, et celui d’une colonie a L’autre.
Maryland. son tabac approchant de celui de la virginie, sera
consommé en france et la partie qui est propre à etre fumée,
trouvera son débouché dans le nord et la hollande. ses mines de
fer très abondantes, deviendront un jour un moyen de prospérité
pour la colonie, Virginie. fournit aux deux hemispheres du fer, du
chanvre, des cuirs, des fourrunes, des bois, et des matures, et
surtout les meilleurs tabacs de l’univers, les petits bâtiments
iroient former leur chargement de tabacs, dans les differentes
plantations plus ou moins eloignées de l’océan, par le moyen de
touts les fleuves navigables qui arosent cette grande colonie, ils
amaseroient touts les tabacs, et es meneroient dans les deux
entrepôts de williamsbourg et de jamestown, ou on les chargeroient
sur les vaisseaux de guerre pour les envoyer en Europe.
Les Carolines. fournissent à l’europe des cuirs, de la cire en
abondance, des fourures et beaucoup de tabac inférieur, et
beaucoup d’indigo, elles fournissent aux indes oidentales, du
mays, et des legumes secs, et recoivient en échange de l’eau de
vie de sucre dont la caroline septentrionale fait une consomation
immense, la caroline méredionale est la plus riche colonie du
continent septentrionale. elle produit encore beaucoup de riz.
georgie. fait le commerce de palleteries avec les sauvages ses
voisins. sur son sol élevé on receuille un indigo superieur à
celui de la caroline. le mis y est abondant.
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