L’heureux Evenement de la paix entre les Puissances Belligerantes, et l’Independence des Treise Etats unis de l’Amerique Septentrionale Reconnue en conséquence par toutes les Puissences, me fait prendre la liberte d’Importunner votre Excellence par la presente sous les Auspices de l’Estimable Monsieur de Chalus; Je veux bien me flatter que votre Excellence en consideration des Recommandations de L’estimable Monsieur de Chalus, voudra bien m’honnorer de Sa protection, et de son assistance, pour l’objet dont Je vais avoir l’honneur de vous Entretennir.

Comme la Situation de notre Port est une des plus avantageuses de la Mediterannée, par la quantité de Vaisseaux qui y abondent, et que notre Place par ce moyen est un Entrepot de toute sorte de Marchandises du produit pour ainsi Dire des Quatre parties du monde, les Sujets de leur hautes Puissences pouvant librement faire leur Commerce à l’avennir la ou bon leur semble, il me paroit que notre place peut leur presenter Des Objets Essentiels, et surtout celui de faire Directement le Commerce qui se faisoit anciennement par l’entrepise des Anglais Metropolitains allors en Production d’Italie, du Levent, que les Londrains Tiroient d’ici; Dans cet etat de chose ma Maison d’Origine francaise établie ici Depuis un Siecle et Demi, et qui a eu des lettres de Noblesse par Loüis Quinse, et qui Jouit grace a Dieu d’une certaine reputation seroit tres flattée si elle pusse S’Occuper pour le Service du Congres, ainsi que mon fils en particulier, qui sans en Imposer a votre Excellence, est doué de tout le Zèlle necessaire pour que les Capitaines avec Pavillon Ameriquain qui viendronts ici, trouvents toute l’assistence possible pour faire leur Commerce Sans Opposition, et a la Satisfaction du Congres et des Individus, Sans Savoir precisement le Sentiment du Grand Duc de Toscane, Je Suis d’avis que les Vaisseaux avec Pavillon Ameriquain seront tres bien Recu dans notre Port et respectes, Si donc votre Excellence voudra bien me faire l’honneur de mettre ma Maison et mon fils en Consideration a Mess. les Membres du Congres, pour qu’ils Daignents nous accorder la Grace De Pouvoir leur etre utilles, rien ne pourra Egaler ma Reconnoissence; Plut au Ciel que Je pusse, et tout ce qu’il m’appartient en Donner a votre Excellence les preuves les plus Convaincantes.

Au reste permettez que Je felicite votre Excellence de l’heureux Succes qu’a eu le glorieux projets dont tout le monde est infformé que vous êtes le Digne Autheur.

J’ay L’honneur d’etre avec le plus proffond Respect De Votre Excellence Votre tres humble et Tres Obeissant Serviteur