From — Loyseau (unpublished)
Le 11 fevrier 1783
Monsieur

Il paroit que vous n’avés pas Recu une Lettre que j’ay eut l’honneur de vous ecrire il y a plus de huit jours, pour vous demander si vous pensés que l’on puisse envoyer de L’acier en amerique, et si vous croiés qu’on peut l’y vendre a un prix Raisonnable. Je dois penser que si ma Lettre vous etoit parvenue vous m’auriés Repondu. L’acier que je vous proposois est de france, aussi bon que celui d’angleterre qui n’est point de l’acier fondu. Il coute a Londres 22s la livre et l’on peut le donner a 12s pris a La Manufacture de nerouville en gatinois a 22 Lieues de paris. Je crains que pour ne m’avoir pas assés compris il ne vous soit Resté quelqu’indisposition contre moi de l’explication que j’ay voulu avoir avec vous sur M. Le comte de Benyowsky. Nous pouvons penser diferemment sur cet officier distingué sans que pour cela vous me Rendiés moins la justice qui m’est due. Je crois aussi avoir servi quelqu’un de votre connoissance dans une affaire importante, et, que s’il vous a parlé de moi il m’aura calomnié comme il l’a fait auprés de quelques autres personnages qui m’en ont parlé d’indignation. Quoyqu’il en soit il s’agit d’un objet de consommation pour les etats unis, il est naturel de vous demander si vous pensés que l’on puisse leur en envoyer sans Risquer de ne l’y pas vendre solidement. Tel est le sujet de ma premiere Lettre et de celle cy, il n’est pas necessaire que vous soyés sans prevention contre moy pour me faire l’honneur de me Repondre. Je suis avec Respect Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur

Loyseau
avocat au parlement
Rue ste. anne
Endorsed: L’Oiseau 11 Fevrier 1783 Paris
639175 = 038-u763.html