J’ay bien reçu en son tems la Lettre dont vous m’avez honoré en datte du 6. aoust 1780. Elle me donnoit bon espoir pour la rentrée des fonds considerables qui me sont dus par le Tresor de la Caroline du Sud.
Aujourd’huy qu’une paix avantageuse et honorable pour votre nation, la reconoit independante et libre, j’espere qu’elle se fera un devoir de satisfaire honorablement aux engagemens contractés bien solidement et par contract avec les negotians francois qui come moy ont porté des secours, et ont fait credit dans des momens pressés et de detresse. Mon contract original est en mains du consul de france qui en quittant Charles Town etoit alle à Philadelphie. Je lui ecris pour comencer à le presser sur les demarches necessaires a mon payement. Oserois je Monsieur, vous demander votre protection pour cette legitime prétention et me dire quand et coment vous croyez que l’on remboursera. Si on remettoit des marchandises, j’eus des Vaisseaux qui pourroient aller les chercher. Si au pis aller on payoit en bonnes terres, je pourrois m’en contenter.
Vous m’avez fait la grace Monsieur de me promettre des eclaircissemens, et c’est ce qui m’enhardit de vous en demander.
Recevez mon compliment sincere sur le grand ouvrage, ou vous avez tant operé, et les assurances de la respectueuse Consideration avec laquelle j’ay l’honeur d’etre const. Votre très humb. et tres obeïssant Serviteur