From Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont,
Rodolphe-Ferdinand Grand and Benjamin Franklin:
Settlement of Account (unpublished)
T.S.V.P.
Si je me suis trompé dans les résultats de ces Comptes ce ne
peut être que manque de plus de renseignemens, car je ne crois pas
avoir erré sur ceux qui m’ont été donné : Si dans les marchés ou
cessions qui ont eu lieu, il y a eu des conditions particulières
ou Verbales je les ignore, ce dont je suis bien sur c’est qu’à
cela près que dans un Arbitrage il est permis de mitiger la
Severité de la rigueur pour opérer un Accomodement amiable. Il
n’est pas possible d’apporter plus de soin & d’Impartialité que
je lai fait dans ce travail; qui ne doit au reste être envisagé
que come celui d’un ami comun.
Nous soussignés aprés avoir bien examiné & reflechi sur
l’arbitrage cy dessus, rendu par Monsieur Grand, & vu le
dépouillement qu’il a fait de nos Comptes respectifs; avons
unanimement & respectivement accepté le dir. Arbitrage, en
conséquence duquel moy Le Ray de Chaumont me reconnois redevable
envers M. le Docteur Franklin de la Somme de Trente cinque mille
six cents trent quatre livres neuf sols sept deniers.
Et moy Benjamin Franklin consens que la susdite somme de
35,634.9.7 cy dessus reste entre les mains de Monsieur le Ray de
Chaumont pour valoir en deduction de celle qu’il reclame du
Congrés pour Marchandise livrée au General Lincoln, & Medecines
livrées à Rhodeisland, conformement au Reçu separé qu’il m’en
remettra en consequence. Et moy le Ray de Chaumont reconnois que
M. le Docteur Franklin m’a rendu en ce moment mes deux Billets
montant a cinquant mille Livres ensemble consentis cy-devant en sa
faveur. Au moyen de quoi nous nous reconnoissons respectivement
quittes & dechargées reciproquement, renonçons en consequence à
toutes pretentions quelqueconques l’un envers l’autre relativement
au Compte de sus dit Arbitrage; declarons de plus que sous titres
& Pièces qui pourroient etre restées entre nos mains à la charge
de l’un ou de l’autre sont devenues nulles & de nulle effet,
n’entendant s’il s’en trouve qu’on puisse s’en prevaloir, ni en
faire aucun usage. En foy de quoy nous avons signé a Passy ce
vingt huit Mai, 1784.