Vous avès bien voulu, Monsieur, me faire espèrer un mot de recommandation pour Mr. Votre oncle a philadelphie, au sujet de L’essai de vins que nous avons envie de lui envoyer; Le vaisseau qui doit porter cette caisse, doit mettre dans peu a la voile, et vous m’obligeriés beaucoup, lorsque vous aurès un moment de loisir, de vouloir bien m’envoyer cette lettre pour que je puisse La joindre a la caisse dont elle Sera le passeport près de Mr. Bache. je vous prie de ne pas La mettre a cachet vola[nt], mais de la cachetter tout-a-fait, parceque j’ay trop de confiance dans votre amitié pour avoir besoin de lire ce que vous voudrés bien écrire en notre faveur; le proprietaire du vin est L’auteur de cette constitution militaire dont je vous ai parlé une fois au sujet de L’amérique; vous vous rappellerés peut-être que nous avons une fois déjeuné chez Vous ensemble; il est mon ami intime, et si les essais de vin prospèrent en amérique, je me mettrai de moitié avec lui pour faire les envois, ainsi vous voyés que je suis personnellement intéressé a ce que La chose réussisse.
j’ay été avant hier a la manufacture de St. cloud; j’ay trouvé les directeurs désespérés de L’inconduite d’un anglais leur meilleur ouvrier, qui pendant huit jours n’a cessé un instant d’être yvre. Nos verres on souffert de sa mauvaise humeur, tout ce qu’il avait fait n’était bon qu’à mettre au rebut; je m’en suis plaint amèrement, on m’a promis de réparer le mal, et comme je me suis plaint de la chéreté du prix on m’a répondu qu’on n’y gagnait pas a cause de la gaucherie de L’ouvrier qui forçait a recommençer plusieurs fois La même pièce; j’espere cependant que nous aurons Le tout au commençement de La semaine prochaine.
Voudrès vous bien, Monsieur, me rappeller au souvenir de Monsieur votre grand pere, et ne pas douter de L’inviolable et sincère attachement avec lequel j’ay L’honneur D’être, Monsieur votre très humble et très obeissant serviteur