La lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, a l’un des effets qui plairoient le plus a votre coeur, et que vous en attendiez. Elle donne tant d’interet pour mes recherches, que je vais faire executer une diligence qui aille de Paris à Londres en attendant que j’en fasse executer une plus grande qui aille de Paris a Philadelphie.
Pour vous mettre tout d’un coup au fait du point ou j’en suis, je vous envoie la lettre que j’ai ecrite a Mr. Le Marechal de Castries. Je n’ai pas encore dans ce momment de reponse de lui, mais j’ai reçu une lettre [de] Mr. le comte de La Touche, Directeur et Ordonnateur général des Ports et Arcenaux de france qui me donne les plus grandes esperances.
Vous verrez dans cette lettre que j’ai pris la liberté de vous mettre au nombre de mes souscripteurs parce que je me souviens et avec reconnoissance que vous trouviez ma souscription trop foible en 1785.
Il ne seroit pas impossible que, par Chambers il n’entre aussi dans la liste dans laquelle j’ai pris la liberte de vous inscrire, le nom d’un homme qui vous estime beaucoup mais qui je crois ne vous aime guerre: c’est Le Roi d’Angletere.
Excepté un exemplaire relié de ma premiere lettre que je vous prie de vouloir bien presenter de ma part a la societé Philosophique Americaine avec l’assurance de mon respect, vous disposerai du reste à votre fantaisie.
Cette tres aimable Madame cheminot parle toujours beaucoup de vous et avec la chaleur que vous lui connoissez. Si j’etois son amant, je crois en verité que je n’aimerois pas trop qu’elle allat a Philadelphie ou que vous vinssiez a Paris: elle a été bien sensible a la justice que je lui ai rendue dans ma derniere lettre.
Dans les deux modeles que j’ai l’honneur de vous envoyer, j’ai taché de former la masse entiere d’un navire avec des plans droits, qui, je crois seroient tout aussi [bons] que les courbes très compliquées avec lesquelles on les forme, Comme je l’ai assez fait a la fin de mes deux lettres. Je suis [avec] respect Monsieur Votre très humble et très obeissant serviteur