La Bonté que vous avés eu de vouloir vous interesser a moi a la recommendation de Monsieur le Marquis de Castries m’a penetré de la plus vive reconnoissance; je tacherai Monsieur de meriter la bonne volonté que vous mavés temoigné de m’obliger. Si je reussis a former des liaisons solides avec les meilleures maisons de votre Continent, je vous le devrai, Monsieur, et j’en conserverai toute ma vie le souvenir.

J’ay donné pour l’impression auparavant mon depart de paris pour me rendre ici ou mes affaires m’appelloient absolument, la Notte generalle des articles que notre fabrique de Battistes peut fournir. J’y ai fait joindre a la suitte l’avertissement qui doit servir de gouverne a messrs. les americains dans les Commissions quils pourront me donner; mon Epouse qui est a paris aura l’honneur Monsieur de vous en faire remettre avec ma lettre un certain nombre d’exemplaires; j’ose vous supplier d’en faire passer une partie aux seigneurs a la teste de vos Etats avec votre recommendation de ne les donner qu’aux Negotiants d’une reputation acquise; l’autre partie vous m’obligerés d’en faire envoyer aux meilleures maisons américaines Etablies a Lorient, Nantes, Bordeaux et en hollande; vous mettriés le comble, Monsieur, a la faveur que vous daignés m’accorder, si a la paix vous voulliës faire aggréer mes Services aux Seigneurs de vos etats unis, pour lemploi de leur commissaire general de Marine, en residence a Valenciennes, pour nos Cottes de Locean, depuis Calais, Dunkerque, jusques inclusivement ostende, ou vous aurés sans doutte des commissaires particuliers, cette commission établiroit certainement la confience que je desire de meriter.

Jay l’honneur d’etre avec respect, et avec un parfait devouement Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur