Je suis bien humilié de n’avoir point reçû de reponse a la Lettre que j’ai eû l’honneur de vous écrire. Gomme je suppose que vous n’ecrivés peutetre pas aux personnes qui vous sont inconnues, voicy les titres dont je m’honore qui meriteront votre accueil.
En consequence des services que j’ai rendus a ma patrie pendant cinquante ans le feû roi ordonna a M. Le Duc de Choiseul de me temoigner sa satisfaction en inserant le temoignage distingué de vrai citoyen, il me fut accordé une pension, le cordon de St. Michel, et le present d’une epée de la main du Roi, avec cette inscription honorable gravée sur la poignée, amoris patriae praemium.
J’ai lieu d’esperer d’apres cette explication que vous ne me regarderés point comme suspect, et qu’en m’accordant un mot de reponse vous m’enverrés le portrait gravé en feuille du Géneral Vaginston.
Mr. le comte de Maurepas me fait l’honneur de m’écrire. Je me flatte que vous m’accorderés la meme grace. Si vous vous etes fait une Loi de ne point correspondre avec aucun particulier françois, ne me reffusés point la satisfaction de m’envoyer le portrait que je desire, avec la precaution de ne point signer votre lettre.
Comme ce canton du vivarais fournit des bonnes truffes qui sont fort rares a Paris, je vous en enverrai une boite si vous me donnés une adresse pour que la boite vous parvienne par le courrier franche de port.
J’ai l’honneur d’etre avec respect, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur