Nous n’avons pas de vos Nouvelles depuis celles de vostre arrivée. Madame de Chaumont occupe actuellement a Passi vostre ancien apartement. Nous y parlons continuellement de vous et je crois que je ne pouray Resister quand J’auray Liquidé mes affaires icy au plaisir de vous aller voire.
Il y a quelques Jours que le traitté entre les hollandois et L’empereur est signé sous La garantie du Roy de france. M. de Vergennes est un grand Pacificateur; il ne tiendra pas a Nous que vos voisins vous Laissent tranquils, c’est a vous, sublime Docteur, a maintenir la paix interieure qui vous asseure celle de vos voisins.
Je ne vous souhaitte pas unne population trop precipitée, parmi les Nouveaux emigrants, il passe trop de Mauvais Sujets, vous gagneriez Beaucoup a attendre des tems un peuple Nombreux qui se seroit formé d’enfants bien eduqués. Ah Benjamin, Benjamin que vous estes heureux d’avoir les inclinations de vostre grand-Pere. Je ne vous fais pas d’offre de service icy, vous ne doutez pas de mon Zel[e] ainsy si vous avez Bezoing de moy vous estes Bien sur du plaisir que vous me ferez.
M. de la Motte s’occupe de la Medecine, ne le perdez pas de vue c’est un Excellent homme, et qui vous est cher par son oncle, et par les services quil a Rendu dans vos affaires publiques.
Je n’ay que faire de vous Recommander mon fils. Mais je me Recommande a vous tous pour m’aimer autant que je vous aime. Je vous embrasse de tout mon Coeur.