Si mon esprit est malade Jay lieu d’esperer Monsieur que vous voudrez bien contribuer a Sa guerison ou Luy preter votre secours. Si son projet est raisonable, je regarde comme une chose certaine que omne pondus nullâ re impediente movetur et je crois avoir trouve Le moyen de Le degager de tout obstacle de la s’ensuit un mouvement simple naturel et qui n’emprunte rien d’ailleurs volvitur Ixion et se sequiturque fugitque: j’en ay parlé a Mr De Miromenil il y a viron huit ans je dois être connu de Luy et suis intime d’un de ses meilleurs amis cest monsieur d’Aubermenil il me conseilla alors de mettre mon secret a Execution mais il falloit recourir a quelqu’artiste. J’ay craint d’en perdre Le merite et de sacrifier des frais qui ne serviroient qu’a men priver peu considerables a la verité. Je suis ne gentilhomme avec une tres petite fortune deux enfans au service sous Lieutenant de cavalerie qui sortoient de porter La trousse. Il leur falloit un petit equipage d’officier une fille prete a marier tout cela ne ma point Laissé jusque a present La liberté de risquer vingt cinq Loüis pour un essay mais si votre humanité et votre Loisir vous permettent de vous en occuper je profitteray avec joye de La permission que je vous demande de vous en confier Le secret et des moyens dont j’ay dessein de me servir. Je scais Monsieur ce que Lon doit a votre merite mais je nay point de terme pour Lexprimer jay Lhonneur detre avec Le plus profond respect Monsieur Votre tres humble Tres obeissant serviteur