Je vois bien, mon cher amy, que vous n’avez entre vostre ayeul et vous qu’une bonne volonté à vous deux, voila deux paquebots qu’il m’écrit a ma tres grande satisfaction, mais je n’ai recu de vous par le dernier qu’un imprimé que vous m’aviez annoncé, dont je vous remercie mais qui ne m’interesse que mediocrement.
Si vous avez des relations a newiork, informez vous je vous prie d’un francois de Paris nommé mr. Bourgoin neveu de tous les possibles, qui est parti du havre par le Paquebot de 7bre dernier a qui j’avais donné des lettres pour vous et pour monsieur franklin, et qui les garde je ne sais pourquoy, je vois par la derniere lettre de vostre ayeul qu’il ne les a point reçues, quelques affaires l’auront sans doute arreté à newiork et dans l’espoir d’aller a Philadelphie il aura voulu les presenter luy même, il na pas pensé que les nouvelles se portent comme font les fruits et que celles contenues dans mes lettres seront bonnes a jetter au feu quand il vous les rendra.
Nous sommes toujours ici dans un cahos tellement embrouillé qu’il ne m’est pas possible de vous mander rien de clair, il faut esperer que je pourrai vous en ecrire quelque chose par le Prochain Paquebot.
Adieu, mon cher amy, je vous embrasse de tout mon coeur, les miens en font autant, y compris mon fils qui est ici depuis un mois. On est pourtant faché contre vous de ne pas voir arriver cette lettre tant promise on suppose que vous en avez chargé quelque vaisseau de Mr. Morin allant en chine et que dans quelques années elle nous parviendra.
Donnez nous des nouvelles de tous nos amis et aimez nous toujours. [On separate sheet] Wm. T. Franklin