La nouvelle de la mort de M. du Coudray m’a fait suspendre l’envoy des Certifficats que Je vous avois annoncé par la lettre que Jeus L’honneur de vous ecrire le 13e du mois passé, je craignois que mon pli ne vous parvint pas et ce n’est que depuis hier que consultant a ce sujet M de Gaudemar, il m’a conseille d’ecrire sous l’ancienne adresse. Voicy trois attestations, du Commandant de la Marine, di Commissaire ordonnateur, et du Procureur du Roy de L’Amirauté; visées et Certiffiées par le Commandant de la province. Ce qui forme un ensemble de preuves irrefragables des services essentiels et gratuits rendus en tous temps et mesme au depens de ma bourse aux sujets des etats unis de L’amerique.
Ne vous semble t-il pas? Monsieur, qu’avec des titres aussy authentiques et aussy sacrés, J’ay quelque droit de pretendre a la protection et a la bienveillance du Congres et de son Ministre a Paris. Si cependant vous jugez necessaire que Je fournisse encore des nouvelles preuves, Je vous prie de me les mander. Jay en ma faveur la voix publique c’est adire celle des chefs dans tous les departements.
Min ami M. Charles Adam Duff pour lequel Je vous avois fait prier pour l’obtention d’une permission de rester quelque temps à marseille pour y regler quelques affaires de commerce avec moy est arrivé depuis quelque temps, mais le Commandant de la province na pas voulu lui permetre de rester icy dans une permission du Ministre, il s’est rendu à Aix en attendant qu’on le fasse jouir de la mesme faveur qui a été accordée a divers autres particuliers anglois. Je vous suplie de vous intéresser vivement pour obtenir cette grace du Ministre. Il importeroit beaucoup au bien de mes affaires que cet ami peut rester icy.
Les souhaits et les voeux que Je fais pour vous dans ce renouvellement d’année sont d’autant plus sinceres, que Je suis moimesme beaucoup interessé a tout ce qui vous regarde, tant par les liens de l’amitie que par ceux de la reconnoissance, permetes moi de vous en reiterer le temoignage et de vous assurer du vif attachement avec lequel J’ay L’honneur d’etre Monsieur votre tres Humble et tres affectioné serviteur