Tout est presque perdu, si vous n’avez la bonté de venir à notre secours et c’est pour le coup qu’il faut que je me jette à vos pieds. Mes ennemis enragés de la part que l’Académie des Sciences prenoit à mon établissement et de l’autorité qu’elle alloit lui donner par votre rapport, se sont glissé auprès de plusieurs Académiciens, et enfin on leur a persuadé qu’ils ne devoient se mêler à rien de ce qui me regarde, de maniere qu’ils s’assemblent aujourd’hui, quasi pour desavouer les démarches qu’on a fait à cet égard jusqu’à cette heure. Et c’est ainsi que me mettant dans le cas de ne pouvoir m’appuyer d’aucun témoignage auprès du gouvernement, ils pensent voir détruire cet établissement contre lequel on est si acharné... et c’est ainsi que périra l’ouvrage de deux ans et demi, le fruit d’un travail et d’une activité sans égale, de plus de 15000 l.t. de frais....
Voila ma position, monsieur le Docteur, quelque confiance que j’eusses en vos bontés, je n’aurois pas poussé l’indiscrétion jusqu’à vous importuner encore de mes plaintes, si M. Le Roi ne m’en eût pressé. Il prétend que si vous veniez aujourd’hui à l’Académie, votre présence et un mot de vous dissiperoient ces conjurations