J’ay ouy dire monsieur que vous protégïés lés sujéts françois qui désiroint servir dans votre patrie contre m[essieu]rs les anglais et que vous leur façilitiés dés moyéns assurés pour passér dans ce continant la nouvélle lévée d’un corps de volontaires que fait Mr De Brétigni sous votre protéction pour le sérviçe de m[essieu]rs lés amériquains me fait prendre le parti de vous offrir més sérviçes si j’estois assés heureux ét me flattér d’obténir une compagnie dans le corps de nouvélle lévée quoÿque je sois come cértain que mr de Brétigni auquél j’aÿ aussi l’honeur d’écrire par çe méme courrier ést déja son corps d’officiers complét j’hasarde cépandant une démande tardive mais quand on nést point sur lés lieux on ne sçait que trés tard lés bones nouvélles cést sans doutte ce que jéprouvéraÿ dans cétte occasion je désire cepandant bién le contraire je suis bién aÿse de vous faire une petite déscription de ma prétantion si vous me croÿés bon a vous étre utile quoÿque je sache que vous avés beaucoup de sujéts j’aÿ aussi de mon coté lieu de croire ét suis assés présomptueux pour croire qu’il n’en ést point qui sérvit votre patrie avéc plus de zéle ét de couraje que moÿ je suis agé de trente six ans j’aÿ sérvi dans la maison du roÿ de françe environ dix ans je suis jentilhome sérvant depuis quatre générations et plus de père en fis notre prinçe ét aÿant plusieurs croix de St louis dans ma maison vous jugérés a présant si je puis prétandre a une compagnie me faisant toujours une gloire d’accéptér ce que vous voudrés bién me procurér en vous demandant en outre le plus grand sécret aprés l’honeur de votre réponsse je me randray aussitot ou vous jugérés a propos a paris s’il le faut (mon adresse est a mr Derrieux Seig[neu]r De Brie a Lavérdun dans le comté de foix pour son chateau au dit Brie) jaÿ l’honeur d’étre avéc réspéct Monsieur votre trés humble et trés obéissant sérviteur