Le Sr. Penet, révétu d’un caractere et chargé, d’après des pouvoirs fort Etendus, de Stipuler en France les interêts de l’Etat de Virginie, à Sollicité et obtenu de moi des engagemens auxquels il devoit me mettre dans le cas de faire honneur un mois avant l’Echéance de chaque traitte.

Ma confiance à été indignement trahie, et des maux Sans nombre, qui tous prennent leur origine dans cette circonstance fatale, n’ont cessé de S’appesantir Sur moi.

Ma fortune est absorbée, mon Etat est perdu pour avoir facilité au Sr. Penet en Sa qualité d’agent de l’Etat de Virginie des operations de commerce très importantes pour l’Etat dont il Stipuloit les interets.

C’est à l’auteur de mes maux que je dois m’addresser, pour chercher a en alleger l’amertume. Si j’ai des réproches a faire au Sr. Penet, Je compte Sur la justice d’une République distinguée que j’ai voulu convaincre, par une conduite peut être meme indiscrette, du desir que j’aurois de lui rendre mes Soins profitables.

J’ai eu l’honneur de vous mettre Sous les yeux, les titres qui peuvent fonder mes Réclamations. Votre Excellence à daigné Soutenir mon Espoir; J’ose Solliciter aujourd’hui de nouvelles bontés.

Forcé de m’arracher à mes occupations, à ma Patrie, à mes habitudes, à ma famille, Je dois me rendre auprès du Corps Distingué qui avoit honoré le Sr. Penet de Sa confiance, non pour y faire entendre des plaintes, mais pour y demander justice: daignés, Monseigneur, me preparer et m’indiquer la route que je dois tenir: les circonstances déplorables dans lesquelles je me trouve vous Sont connues, et je me flatte que Si vous daignés me proteger, je n’auray, en arrivant dans l’Etat de Virginie, qu’à recueillir l’Effet de votre Protection, et celui de la justice que je Reclame.