Immortel Franklin qu’Enfente a La Vertû.
me Sera t’il permis dans L’Extrême abbattû,
triste Joüet du Sort d’un Malheureux Destin,
D’implorer le Secour de Votre Coeur humain,
Souvent J’ai faim et Soif, et honteux de le dire,
Je ris devant le peuple, en Secret je Soupire.
c’est ainsy qua Paris, le Gascon Sans argent,
Sort de la table, à jeun, avec un Cure-dent
ce faste est ridicule: une humilité Sage,
M’aidera Beaucoup mieux a finir mon voyage.
Je Conviens qu’il en Coûte à dire qu’on est Gueux:
Mais Cet aveu fléchit un Lecteur Genereux.
oui Je n’ai pour tout bien que l’habit que je porte;
mon jour est arrivé de Coucher à la porte
les Beaux Jours Sont Venus: mais triste est le prinptems
a Celui Qui N’a rien a Mettre Sous les dents:
les Saints de notre temps ne font plus de Miracles,
Sans Argent tout est mort, fussions nous des oracles,
J’entend dire aux Curés que mon Sort est facheux,
et C’est tout le Secour que je retire D’Eux.
Les apôtres, pourtant, dont ils tiennent l’école,
N’ont pas dit qu’en Chemin, ils Vivoient de paroles.
Vous Monsieur, qui parlez aux grands de lunivers
et Savez mieux que Moy, la Cadence des Vers!
Vous L’honneur de la Guêrre et de la poésie!
Agreez L’impromptu qu’ici je Vous dedie.
c’est a Votre Coeur, à vous Seul à Vous même
que L’humble Supliant, dans Sa douleur Extrême
ôse Enfin recourir, Sensible a Ses maux,
a L’horreur de son Sôrt, a de sy Grand fléaux
faite en Sa faveur un Effort Généreux.
il n’est donné qu’a Vous de faire des heureux.
Toscano