C’est demain que vous devez prononcer mon jugement à l’Académie. Permettez que je vous supplie de vous y trouver et de vouloir bien y être mon Mecène. Je suis dejà bien dédomagé du travail immense que j’ai fait par les témoignages de Protection dont vous avez eu la bonté de m’honnorer jusqu’à cette heure. Ils me font espérer que vous acheverez votre ouvrage. L’établissement que j’ai l’honneur de vous recommander, est digne des grandes vues que vous portez partout pour le bonheur des hommes. Je mourrai content quand il aura reçu de la part du Gouvernement la sanction que je sollicite. Je n’aurai plus rien à desirer pour ma gloire quand je vous devrai cette satisfaction.
La rage et la jalousie de mes ennemis étant sans cesse occupées à méditer les moyens de me nuire en me desservant dans l’esprit de toutes les personnes dont la protection m’est chere et utile, je ne doute pas Monsieur le Docteur qu’on ne fasse agir auprès de vous quelques ressorts contre moi... Je vous en préviens, Monsieur, il n’est point d’excès auxquels on ne se porte. On va même jusqu’à me louer pour avoir l’air d’être plus vrai dans les choses fausses qu’on m’attribue. Votre ame, grande et généreuse ne soupconeroit pas de pareilles Bassesses. Je vous les dénonce, il ne pourroit m’arriver rien de plus malheureux que d’en être la victime.
Je suis avec un profond respect, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur