D’apres La Réponse dont vous m’honorates Le 16 novembre dernier, je Sens que la présente vous Sera importune; mais espérant tout de votre indulgence, je me Suis hazardé de vous faire de nouvelles prieres. Ayant obtenu de mes parents La permission d’aller en Amérique j’ai une occasion pour partir avec des négotiants dans Le courant du mois prochain, et je Suis absolument décidé a passer en ce pays Si vous m’honorez d’une Lettre de Recommandation afin que je puisse y avoir du Service, persuadé que malgré La paix, et Les ordres que vous avez reçu du Congrès de n’y faire passer aucun officier, un homme de vôtre considération pourroit très facilement m’y faire obtenir quelqu’emploi. Soyez moi, je vous prie, favorable, Car il me Seroit cruel Si a L’age de dix neuf ans, il falloit que je Renonçasse a un état pour Lequel La nature Semble m’avoir fait naitre, et que dépourvu de tout espoir, il me falloit en entreprendre un autre qui feroit a jamais mon malheur. Faites que par votre Bienfaisance La vie me Soit agréable et que j[e] vous Sois Redevable de toute ma félicité. Accordez-moi S[’il] vous plait votre protection, je me Rendrai aussitôt a paris et je vous éclaircirai Sur tout ce que vous deSirez Sçavoir de moi.

J’ai peut être trop osé en vous Réïtérant mes voeux, mais j[e] vous prie n’attribuer cela, qu’au grand empressement que j[’ai] de Servir dans Les états unis, D’ailleurs vôtre Réponse, (puisse t’elle m’être favorable) mettre fin a mon importunité.

J’ai L’honneur D’être, en attendant, avec Le plus profond Respect Monsieur Votre tres humble et très obéissant Serviteur