Je me croy fondé monsieur a reclammer aupres de vous pour vous prier d’ecrire au ministre de la marinne non pour me faire rendre la justice quil ne me paroit pas eloingué de me rendre mais pour en accelerer lexécution. Mon affaire est fort simple, monsieur le comte denvy general de st. domingue, ma envoyé dans votre pays en 1775 pour luy rendre des comptes de ce qui sy passoit et par consequent me rendre utille aux americains. En y passant avec ces passeports sous des expeditions de st. pierre de miquelon, je contrefefaisais le negotient en armant des navires en marchandises. Ils ont eté pris en retour de Boston eux et les deux autres sortant de la martinique, messieurs du comitté de portsmouth ou j’ai armé pour aider le pays de poudre et canons vottre colonel lingdon agent du congres en ce port en sonts les témoins j’ai enfin fait tout ce qui dependait de moy pour me rendre utille, cest moy qui me suis deplacé pour aller a gousbray [Goose Bay?] et a Kenebdeck (?) pour assurer les sauvages que la france s’alliait avec les americains, j’ai fait ce voyage a la sollicitation du comitté de portsmuth avec un officier de Boston qui avoit des pouvoirs du congres. De ce moment il en a mesme embarqué 16 dont un corsaire de Boston armé par le congres de philadelphye.
Cest moy qui ai fait monter vos 90. pieces de cannon de fonte que vous aviez envoyee dans l’amphitrite capt. fautrelle vu que les officiers de la division de ducoudray etoient partis pour l’armée et n’avoient laissé q’un officier qui ne parloit pas englois, j’ai egalement traduit touts les paquets du congres pour le capt. fautrel mesme lorsque ces messieurs luy envoyerent mr. paul jhoon pour monter la fregatte de moitié avec luy.
J’ai mesme fait soigner du vin en Bouteilles que vous envoyiez a madame franklin j’ai eté notament le premier francais au commencement de vottre guerre qui a prouvai du zele sans coutter un sol aux americains il m’en reste les fatigues et 180000 lb de pertte malgré que j’aie le plus grand droit et en voila la preuve, j’ai raporté chaque foy que j’ai ete depuis les sentences en englois de comdemnation vu que nous navions pas ? de tortole, st. christophe et antigua, mr le marquis de Bouillé general de la martinique et mr darbaud les onts vises onts renvoyai des parlementaires pour reclammer mes navires ces generaux ont ecrit les lettres les plus instantes a mr de sartinne. Ce ministre ma mis vis avis de mr. chardon pour estre dedomagé sur les fonds des prises faittes sur les anglois dans nos ports lors de la declaration de guerre; le Roy a disposé de ces fonds depuis, aujourdhuy lon ne peut me dire que j’ai tord et lon ma fait temporiser en me disant que j’ai Bon droit sans rien faire ny dire de décisif. Si j’étais sans fortunne il faudrait donc que je mourusse de faim; je croy monsieur que vous ne pouvez me refuser d’écrire au ministre en luy faisant voire que ma demende est juste. J’ai un parent qui est mr. le Baron de chigny qui est directeur general des ports et arseneaux, qui a en main les certificats comme mr. de sartinne a receut mes pieces, il sinteresse a moy et je suis seure de son amitié. Si vous voules bien y aider il fera le reste parceque il me la promis il y a un mois, mais il ne peut y mettre trop dinstance vu que cest mon parent, mr. delaporte ma promis aussi que rien n’arresterait de son costé et il trouve mon affaire juste. Comme vous voyes monsieur il ne faut que de l’aide pour reussire avoire justice, je ne croy pas que vous vouluties me refuser celle décrire une seulle lettre a mr. de castries. Vous voyes que j’ai aidé dans la nouvelle anglettere de ce que j’ai peut tant de ma fortunne que de mon zele pour le service. Mr. William de Boston qui est vottre parent, a veut ma maniere honeste et discrette de me conduire dans ce pays la, il scait que j’ai manqué d’estre assaciné par des mauvais sujets de francais qui venoient de faire des coquineries dans le pays aux quels je fesais des representation ile monts intercepté mes lettres pour le general. Mr. Baudoin president du congres de Boston a été obligai dinterposer son authorité, et ma maniere honeste de me conduire ma merité j’ause dire lestimme de ces messieurs. Cest ce qui me fait esperer que vous ne me refuseres pas de m’accorder la vôttre.
J’ai lhonneur d’ettre avec respect Monsieur vottre tres humble et tres obeissant serviteur