Mon cher ami un jeune chirurgien de notre paroisse, habile dans son etat, qui est honeste et très présentable désireroit passer dans la nouvelle angleterre quil connoit pour y avoir été prisonier au commencement De la guerre et dont il fait le plus grand éloge pour la liberté dont on y jouit et les moyens tres prompts et tres faciles d’y faire aisément une fortune honeste surtout dans la circonstance prèsente. Il ne voudroit cependant pas quitter un etat sur en france sans avoir au moins dans la nouvelle angleterre une place fixe dans un hopital ou dans une ville qui en lui donnant les moyens de se faire conoitre lui assurat indeppendament de tout autre travail qui lui seroit particulier une subsistance à l’abry de tout événement. En conséquence il a ecrit l’incluse pour etre remise au Docteur francklin. Il m’a chargé de la lui faire passer par quelqu’un de mes amis de paris. Si vous conoissez quelqu’un qui approche ce ministre des etats unis je vous prie de lui recommander l’auteur de cette lettre pour lequel on peut s’interesser sans crainte de se compromettre. Peutêtre Messieurs Sage ou grignon pouroient-ils faire cette bonne affaire. Si cependant vous ne pouvez la faire parvenir à Son adresse ny par ces Messieurs ny par d’autres de vos amis je vous prie de la mettre à la petite poste à moins que vous n’aimiez mieux la lui remettre vous même. Je crois que la politique des américains doit favoriser dans cet instant toutes les emigrations qui tendent à peupler leurs etats et que les chirurgiens françois qui ont tant de rèputation chez les etrangers doivent y être favorablement acceuillis. Celui cy je vous le rèpete est très instruit et ne peut que confirmer la bonne opinion que les etrangers ont des chirurgiens de notre nation. A Samedy. Je suis v.t.h.o.s.