J’ai servi en france pendant plusieurs années et j’ose le dire avec quelque distinction. Agé de trente ans, je me vois reduit à rien par la suppression qui à été faite des Régiments provinciaux, où j’avois été incorporé des grenadiers Royaux.

A la fleur de mon âge je n’ai jamais senti plus vivement le desir de la gloire, ne pouvant m’y livrer pour le service de ma patrie et de mon roy, je dois chercher à poursuivre cette gloire sous d’autres drapeaux.

C’est sous les étendards de votre Republique, Monsieur, que l’honneur m’inspire de servir: c’est sous un général couvert de lauriers immortels, tel que le sien, que j’embitionne de mettre en activité mon zèle et mon ardeur, pour un métier que j’aime et auquel ma naissance m’avoit destiné.

Si vous croyés que ces sentiments puissent agréer au respectable congrés dont vous êtes l’organe et le fidelle interprête; je m’estimerai infiniment heureux d’avoir d’avoir [sic] à obéir aux ordres que vous voudrés me donner en conséquence. J’attendrai avec impatience votre réponce, à la poste restante, à toulouse.

Je suis avec un trés profond respect, Monsieur, Votre trés humble et trés obéissant serviteur