J’ai reçu la lettre que Votre Excellence m’a fait l’honneur de m’ecrire le 10. de ce mois, ainsi que les differentes pieces qui y etoient jointes. J’en ai envoyé sur le champ la copie à M. le Comte de Vergennes et j’attends les ordres ulterieurs que le Ministre jugera à propos de me donner. Il est important que le Sr. Brussine soit en attendant guardé de près dans la prison de Philadelphie et s’il prenoit le parti de se declarer insolvable, ainsi qu’il pourra le faire suivant les loix de Votre Etat, j’espere que le Vice Consul de S. M. n’aura aucune difficulté à le retenir en prison comme sujet françois, responsable envers son Souverain des malversations dont il a été convaincu, conformement au sens de la lettre de M. McKean, que Vous avés bien voulu m’adresser.
Je ne puis que remercier Votre Excellence de la peine que Vous avés bien voulu prendre de faciliter l’extradition du Sr. Brussine. Je suis persuadé d’avance que quand même les deux actions civiles, dont Vous faites mention, y mettroient un obstacle, ma Cour seroit parfaitement satisfaite des principes que Vous avès adoptés de concert avec M. McKean./.
Je suis avec respect Monsieur De Votre Excellence le très humble et très obeissant serviteur