J’ai écrit il y a huit jours, Monsieur, à M. Le Veillard pour le prier de vous informer que malgré toute ma bonne volonté et le plaisir bien naturel que J’éprouvois à contribuer à l’Edition françoise et oeuvres de Monsieur votre Grand-Père, pour toute La partie que vous m’aviez confiée, il ne me Seroit pas possible d’en terminer La traduction. Il a désiré que Je vous en écrivisse directement, et je me hâte de Le faire afin qu’il vous reste encore assez de tems pendant Votre Séjour à Londres pour prendre un parti à cet égard.
Quelque courte qu’ait été notre connoissance, J’imagine que vous ne me refuserez pas La Justice de croire que ce n’est pas sans une Cause bien réelle que Je renonce ainsi à remplir ce que Je ne fais par difficulté d’appeller une obligation, car, d’après nos arrangements, il étoit naturel que vous comptassiez Sur moi. Le vrai est que Je ne puis absolument pas disposer d’assez de tems pour mettre cet ouvrage à fin à l’époque où vous [line missing in the photostat] possible d’ici à longtems dans l’Impossibilité de vaincre, il S’en joint une autre sur laquelle Je crois aussi devoir m’expliquer: Elle est dans La nature même des piéces que vous m’avez remises.
Je les ai partagées en deux Sections. La 1ere comprend La défense de M. franklin contre Le Gouverneur Hutchinson, et le détail de ses négociations en Angleterre de 1774. à 1775. Cette partie, qui n’est pas complette, car non Seulement elle ne Se lie ni avec ce qui La précède ni avec ce qui La Suit, mais elle Laisse encore entre ses deux divisions une Lacune considérable, peut cependant être regardée comme faite. Elle m’a paru n’exiger plus que Les Soins du traducteur; Je m’en Suis chargé et Je Les finirai. il n’en est pas ainsi de La 2e. Elle comprend 1o. un Journal de Négociations commencé en mai 1782. et terminé Le 22. Juin de La même année; (d’après Les Notes qui y Sont répandues J’ai remarqué qu’il y manquoit beaucoup de piéces; Je crois aussi qu’il y en a beaucoup de Superflues) et 2o. un Registre contenant des piéces détachées et Sans Suite depuis 1780. Les paix dont beaucoup, purement Diplomatiques, ne sont curieuses que pour un très petit nombre de Lecteurs, ici, Monsieur, J’ai pensé qu’avant Le travail du traducteur, Il y en avoit un très important à faire, ceLui du Rédacteur. Il faut trier ces matériaux, ajouter ceux qui manquent, Les ordonner entre eux, remplir Les intervalles par un récit Court et instructif de ce qui S’est passé, et fournir ainsi, au Lieu d’une Collection qui ne Seroit bonne à consulter que pour Les faiseurs d’histoire, un Monument Complet des travaux du Grand franklin qui excite et Satisfasse La Curiosité de tout ceux qui ont entendu parLer de Lui. Ce travail est, Je vous l’avouerai, fort au dessus de mes forces; et Je crois qu’il ne convient qu’à vous, Monsieur, qui, à l’époque dont Il est ici question., preniez déjá une part active dans Les Négociations qui ont occupé votre illustre ayeul. En admettant donc que mes occupations me permissent de pousser plus Loin ma traduction, Je Serois encore obligé de La Suspendre, Jusqu’au moment où vous auriez Levé une difficulté. Vous pourrez toujours commencer, Lors de votre retour à Paris l’Edition que vous avez projettée. Les Mémoires traduits par M. Le Veillard, et qu’il revoit dans ce moment, Joints à La partie que Je compte finir, et au petit travail Supplémentaire que vous tenez Sans doute prêt pour Lier ces deux Epoques éLoignées de près de 17. ans, founir La de plus de 2. Volumes que Vous Livrerez au Public en Lui annonçant La Suite, et quant à celle-ci, en admettant que Vous rejettiez l’idée que Je me Suis hasardé à vous communiquer, Il vous Sera toujours infiniment plus commode de Le faire vous même Vol. par Vol., d’après anglois qui Se fait aujourd’hui [rest of line obscured in photostat] Laquelle J’ignore entièrement l’ordre que Vous avez Suivi.
Recevez Je vous prie, Monsieur, l’Assurance Sincère des Sentiments avec Lesquels J’ai l’honneur d’être votre très humble et très obéissant Serviteur.