From Dumas
als: National Archives; al (draft): Algemeen Rijksarchief
La haie 26e. May 1780
Monsieur
Je vis hier Mr. Van de Perre. Il forme avec Mr. Meyners la plus
forte maison de Commerce à Middelbourg en Zélande. Il m’a
prié d’appuyer la réclame qu’il a faite du Vaisseau le Berkenbos
sa propriété, destiné de Liverpool à Livourne, chargé de harengs
& de plomb pour compte hollandois & Italien, pris par Mr. Jones
& envoyé comme prise en Amérique, de l’appuyer, dis-je, tant
auprès de vous qu’en Amérique. Mr. Van de Perre est de la
famille la plus distinguée de Zélande, Directeur de la Compagnie
des Indes-orientales, Neveu de Mr. Van Berkel Pensionaire
d’Amsterdam, de notre Ami. Je crois n’avoir pas besoin de dire
un mot de plus, pour vous faire juger, Monsieur, combien il importe
que la plus prompte Justice soit faite à l’égard de ce Vaisseau.
On lui a fait de fortes instances de la part des Anglois et
leurs adhérens pour porter sa plainte à leurs H.P. directement,
parce qu’on eût voulu faire de cette affaire quelque usage désavantageux
à l’Amérique: mais il a mieux aimé avoir son recours
à la justice du Congrès. Je crois, Monsieur, vous avoir déjà dit,
que je lui ai fourni la Résolution du Congrès touchant le Vaisseau
Portugais, dont vous lui parliez dans votre Lettre. Je suis
mortifié que cela soit arrivé précisément à des gens alliés avec
notre meilleur ami en ce pays. Ils demandent non seulement la
restitution de tout, mais aussi des dommages & fraix, & entre
autres de ceux que leur causent leurs Matelots, qu’on a ôtés du
vaisseau, & placés sur l’Alliance. Je suis toujours avec un très
grand respect, Monsieur, Votre très-humble & très-obéissant
serviteur
p.s. J’allois fermer ma Lettre, quand on m’a apporté celle dont
Mr. Adams m’honore en date du 21 de ce mois en m’envoyant de
votre part la Lettre attribuée au Genl. Clinton. J’ai eu beaucoup
de satisfaction de recevoir cette faveur de Mr. Adams; elle vient
parfaitement à propos, pour me rassurer contre ce qu’on m’avoit
rapporté il y a peu de jours, qu’on cherchoit à donner de mauvaises
impressions contre moi à Mr. Adams.
Quant à la piece, je n’ose en faire usage: car je vois clairement
que c’est une piece forgée, & que Clinton ne peut pas avoir écrit
cela. Je la montrerai cependant au Gazetier de Leide, qui en
portera certainement le même jugement que moi. Mais je ne crois
pas pouvoir en faire usage ni auprès de notre Ami, ni auprès du
Gd. Facteur; ce que je regrette. Il paroît que la derniere Lettre
très-soumise que j’ai écrite au dernier, l’a enfin touché; car il m’a
fait dire par Son Secretaire aujourd’hui, qu’il l’avoit reçue, &
qu’à Son retour d’Utrecht, pour où il part demain, il me fera dire
d’aller chez lui. J’espere donc de le trouver appaisé, & que tout
ceci, qui m’a presque fait mourir de chagrin, sera entierement
fini: si seulement il n’insiste pas sur une rétractation en faveur de
… car il m’est impossible de la donner: d’ailleurs ce Seroit
justifier le vol de la Lettre. S’il arrive quelque bonne nouvelle authentique
d’Amérique, faites-moi, la grace, Monsieur, de me la
faire parvenir d’abord, afin que je l’aie, s’il est possible, le premier,
pour pouvoir l’apprendre au gd. Facteur, & à d’autres,
avant de la fournir aux Gazettiers.
Passy à S.E. Mr. Franklin
Addressed: à Son Excellence / Monsieur B. Franklin, Esqr. /
Ministre Plenipe. des Etats-unis / &c. / Passy./.
Notation: Mr. Dumas to Dr. Franklin