D’Andrieu natif de carcassonne prés Toulouse en Languedoc ose prendre la Liberté de s’adresser a vous, comme Etant le Pere consolateur des Infortunés, en Exposant a vos yeux la position critique ou il se trouve reduit, qui après avoir essuyé des malheurs marqués dans sa patrie, ou il tient a tout ce qu’il y a d’honnetes gens par le sang et par ses alliances, il a été conseillé de venire a paris ou il esperoit flechir la mauvaise fortune qui n’a cessé de le poursuivre, son infortune portée a son comble lui fait prendre le parti de passer a lamerique ou il espere par ses petits Talens s’y procurer la vie; mais pour entreprendre se voyage il est dépourvu du plus petit secours et n’a d’autre espoir, Monseigneur, qu’en vos bontés, et si vous vouliés lui faire cette grace, vous lui epargneriés dans cette Capitale bien des souffrances et des desagrements, n’ayant pas le moindre moyen pour subsister.

Il se jette, Monseigneur, humblement à vos pieds et vous supplie d’avoir Egard a sa priere, et de lui accorder, en attendant, quelque secours pour pouvoir subsister; il n’a d’autre titre, Monseigneur, auprés de vous que ses malheurs et Votre bienfaisance, et ne cessera, Monseigneur, de faire des veux au ciel pour la conservation de vos Jours precieux.