Je vous dois toutes sortes de remercimens pour la réponse que vous avez bien voulu me faire, et le detail ou vous vous etes donné la peine dentrer à l’occasion de mon parent mr. vigeral. Si javais pu croire que la lettre que j’eus lhonneur de vous adresser au mois d’aout sous le même contreseing que la derniere eut ete perdüe jy aurais répété les éclaircissemens que je joins ici, et qui sont les seuls que mon parent lui même ait donnés à sa famille pendant son sejour à Winchester. Il n’a parlé ni du nom du corsaire sur lequel il fut pris, ni de celui des batimens anglais; il n’a point nommé non plus le capitaine, ni l’etat auquel il appartenait; ainsi il ne m’est pas possible de vous rendre à cet égard le compte que vous désirez. Jespére cependant Monsieur que si vous daignez prendre à son sort linteret que je réclame, il vous sera possible d’en avoir des nouvelles en faisant écrire à Winchester. J’eus lhonneur de vous remettre en personne au mois de juin dernier un mémoire à peu pres semblable a ceux que je joins ici; vous êutes alors la bonté de me promettre que vous feriez chercher en angleterre. Il n’est pas étonnant que la multiplicité de vos occupations vous ait fait oublier mr vigeral, mais je vous conjure Monsieur au nom de toute sa famille de faire désormais ce qui dependra de vous pour le retrouver mort ou vif. Il à deux soeurs dautant plus interessées aux recherches que je sollicite, que la mort de mr. vigeral mettrait dans leur fortune une difference considérable. Vous verrez par lun des mémoires cy joint (que je vous prie de garder, et au bas duquel jai mis [?] mon adresse) que mr bell aprés bien des recherches s’est contenté de dire que mr vigeral nétait point à Winchester: il me parait étonnant quil ni eut pas dans ces sortes d’endroits un registre qui constate, le nom des prisonniers, le jour de leur détention, celui de leur élargissement, ou de leur mort. Vous savez au reste beaucoup mieux que moi ce quil est possible de faire pour se procurer les lumieres que je désire; je vous conjure seulement Monsieur de ne point perdre de vüe les interets de mon parent. Ma reconnaissance sera égale au service que vous me rendrez en mon particulier, et toute ma famille partagera ce sentiment.

Jespére que vous voudrez bien m’instruire des nouvelles que vous recevrez, et je ne vous prie de garder l’un des memoires qu’afin de vous mieux rapeller ce dont il sagit. Mon adresse y est, et jose encore vous demander de la mettre de même lorsque vous me ferez lhonneur de mécrire, je prens cette precaution votre lettre aiant eu beaucoup de peine à me parvenir, parce que l’adresse portait tout uniment Mlle De Pol...rue des Sts. peres; et cette rüe étant fort longue il faudra que vous aiez la bonté de faire ajouter le no. de ma maison. Je vous demande un million de pardons pour tous ces menus details, mais en vous écrivant joublie que vous êtes ministre, et je ne vois que l’ami de Lhumanité.

Jai Lhonneur detre avec beaucoup de respect, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissante servante