Blanchette Caillot to William Temple Franklin (unpublished)
Bé[lloy] ce 15 séptembre 1785

Comme je finissois la lettre ci jointe le voisin est enfin arrivé, il seroit trop long de vous éxpliquer comment j’ai été assez heureuse pour passer une grande demie heure avec lui, je vous diroi seulment que comme de raison nous n’avons céssé de parler de vous et de votre voyage, il m’a tout conté et dans le plus grand détaille. Il m’a donné votre lettre contenant le billet de 300 l.t. qui sera remis exactement à qui il appartient. En verité mon ami c’est charmant à vous de m’avoir écrit encore une fois avant de vous embarquer deux lettres pendant la route voila ce qui s’appelle un aimable enfant. Ah! si la bonne oppinion que j’ai de vous pouvoit augmmenter la belle occasion! Mais la choses est impossible voila pourquoi la petite éxélence est aime si tendrement.

Le voisin m’a dit que le départ des vaisseaux qui doivent porter les lettres n’étoit pas encore fixé que jusqu’a nouvel ordre il faudroit envoyer les lettres le 28 de chaque mois. Ce qui fait que j’ai garde l’incluse jusqu’a ce jour. J’esperois dans le courrant des mois avoir le tems de vous en écrire une autre aussi longue il m’a été impossible d’en trouver le moment, il faut vous contenter de deux mots, dans ma premiere lettre je causerai avec vous sur tout ce que le voisin m’a conté et puis je répondrai à votre épitre indien: mon cher et aimable ami, je ne veux plus vous en recommander de m’aimer, tout sentiment doit s’inspiré et non se demandér. Adieu adieu cher et tendre ami de mon coeur. Souvenez vous que rien dans le monde ne vous aime comme la petite

Blanchette.

ps Il faut que je vous dise encore que nous sommes convenus avec le voisin qu’il m’enveroit mes lettres par le même moyen que lorque vous étiez à p… (Le mariage de notre jeune amie est fixé au 20 du mois prochain—) (Toujours même santé et même beauté)
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