Il y a long tems que je desirerois pouvoir vous rendre compte de mon travail et des observations de mon censeur. Mais l’examen de mon manuscrit a été long; et il etoit à peine fini lorsqu’un second accident arrivé à ma jambe m’a obligé de me mettre entre les mains de M. Dumont chirurgien de Monsieur. Il m’a predit que le traitement seroit long, et il ne m’a pas trompé, car il a deja duré trois mois et demi et il n’est pas encore fini; mais je suis en grande voye de guerison, et j’espere être dans peu en meilleur etat qu’avant cette seconde chute. Dès que je pourrai aller à Passi, je prendrai la liberté de vous demander quelques momens d’audience, et de me faire dire le jour où vous serés visible. Vous me trouverés toujours egalement disposé à me consacrer aux missions des etats unis, ayant deja fait mon apprentissage à celles de cayenne.
Je suis avec un profond respect Monsieur vôtre tres humble et tres obeissant serviteur