Après demain je m’en vais partir pour Vienne, ou je m’areterai quelques semaines; je me reputerois bien hereux, si pendent ce tems là je me verois paroitre l’honneur de vos agrebles commandéments, que je desire d’autant plus que l’appuy de plusieurs de ces sujets de premiere qualité, qui pour moi ont beaucoup de bonté, m’accordera des moyens les plus faciles, pour m’en aquiter avec vôtre intiere satisfaction.
Je ne saurois pas à quoi atribuer le motif de me trouver encore sans l’honneur de quelque reponse, que Vôtre grande humanité, et les traits de gentillesse, qui Vous sont fort conus, me faisoient indubitablement esperer.
Affin de Vous faire observer, que si la Place de Consul pour service de Vôtre respectable republique me seroit accordé, Sa Majesté mon souvrain le sauroit agréer, je me prends la liberté de Vous remettre ci joint la Copie de la Reponse de la Chancellerie d’Etat au Memoir, du Comte d’Oeinhausen Ministre de sa Majesté trés-Fidèle sur l’election de ma Persone, en consul de sa Cour.
Soyez sûr Monsieur, que vous me trouveriez toujours fort engagé à l’aquit de mon devoir pour me meritter de plus en plus vôtre faveur, et vôtre agréement, comme celui de la Nation, que je tacherois d’assister avec tout l’empressement en soignant tous les avantages posibles dans les affaires de Commerce.
J’ose me flater de recevoir à Vienne de vos favorables nouvelles tant à l’égard de cela, que touchant la Lettre, dont je Vous ai humblement prié, à servir d’escorte au Vesseau, que je me suis proposé en compagnie d’autres amis de faire partir pour Philadelphie.
Je vous demande mille excuses, si je Vous suis autant importun. Et rempli de la plus haute consideration je me fais une gloire de me sousigner Monsieur Vôtre trés humble, trés devoué et très-obeissant serviteur