The Chevalier de Keralio to Benjamin Franklin or William
Temple Franklin (unpublished)
Forbach, le 18e fev. 1781.
Nous tenons plusieurs avantages qui vont déterminer la
convalescence. Deux nuits ont été supportables, et la derniere
infiniment meilleure paroit produire un excellent effet. Notre
malade à la voix plus libre, la poitrine moins irritée; ses
mouvements paroissent avoir plus d’action, ce qui dénote que sa
foiblesse diminue sensiblement. Nos médecins nous promettent que
les progrès vers le retour de la santé vont être rapides. Elle
commence même à développer une légere pointe d’appetit.
Ce qui suit est de la main de Mad. La Douairiere.
Mon frere vous a dit vrai, tout va bien, et je me crois sauvée
d’après la nuit que je viens de passer; les médecins sont
contents: ma situation étoit affreuse; j’allois mourir loin de mes
enfants, et je ne pouvois mourir dans leurs bras. Mon Dieu, que
j’ai souffert et au moral et au physique.
Respects et amitiés à M[essieu]rs Franklin que je ne cesserai
d’honorer jusqu’à mon dernier soupir.
Jeudi 22e fev.
Mr. Franklin.