Mr. Henri Hartmann Zeller, Curé à Nussbaum, prie instamment et avec toute la soumission possible Monsieur Franklin d’avoir la bonté de lui procurer quelques uns des renseignemens suivans, sur Jean Jaques Hoefle, bourgeois de Nussbaum, qu’il quitta en 1744, agé de 19 ans, pour aller à Philadelphie. Il écrivoit en 1750, qu’il s’y trouvoit au service d’un habitant de cette ville nommé Michel Diel, (ou Thiel) et ses parens n’en ont plus oui parler dès lors.
Mr. Zeller espère de la générosité de Monsieur Franklin qu’il voudra bien tacher de lui faire savoir à son grand loisir et sans s’incommoder le moins du monde 1º si ledit Hoefle est encore vivant? 2º Où il se trouve et comment on peut lui faire parvenir des lettres? 3º S’il est marié et a des enfans, ou au cas qu’il fut mort, s’il en a laissé?
Dans ce dernier cas, ils auroient des pretentions sur leur patrimoine à Nussbaum, qui est encore en sequestre. S’il etoit mort sans enfans, ses parens souhaiteroient un Extrait mortuaire bien constaté, pour pouvoir se mettre en possession de l’héritage qu’il a laissé, au moins en allemagne. Les Fraix seroient remboursés avec toute la reconnoissance imaginable.
Mr. Zeller supplie Monsieur Franklin d’excuser une si grande importunité, à laquelle il sent que rien ne l’autorise, que l’humanité reconnue de Monsieur Franklin, pour qui il fait les voeux les plus ardens.
Nussbaum, au cas qu’il daigne lui faire la grace d’une réponse, est dans le Duché de Wurtemberg on le nomme ordinairement Nussba. Les lettres y vont par Strasbourg, Dourlach etc.