Sans vous avoir demandé la liberté de vous ecrire; je prend cependant sur moi de le faire: j’aurais prêferé d’avoir lhonneur d’aller chez vous; mais ma fortune, se refuse au sejour de la Capitale.
Voicÿ le motif de mon épitre: j’ai eû l’honneur de vous parler d’un métal propre à doubler les Navires, et d’un vernis métalique, pour conserver le fer de la Rouille: il l’en preserve de touttes facons; l’eau douce, et l’eau salée, ni l’air quelconque ne le penêtre point: le prix des cloux (fournis) et vernissés, est beaucoup plus cher que les chévilles et gros fers; attendû qu’il ÿ â moins de vernis(?) aux grosses pieces qu’aux clous: Quand au métal on le laminera aussi mince qu’on le desire: il est trés propre à couvrir les maisons: et on vient récemment d’en envoier sept milliers pour la Couverture du Chateau de Mr. le Marquis de falendre, prés falaise, en Normandie, sans compter d’autres envois qui onts deja été faits. Le prix du métal est de seize Sous la livre; les planches ont d’épaisseur ordinaire, 4, 5, ou 6, points, mais on les fera, de l’épaisseur qu’on demandera; leurs longueurs est de cinq pieds, et la largeur de dix huit pouces, pésantes de douze à quinze livres.
Voilla Monsieur, un petit détail que j’ai crû devoir Vous faire; et Vous prevenire de plus qu’on â amelioré depuis ce métal, qui est beaucoup plus parfait qu’il n’etait; ainsi la montre que vous en avez, est au dessous de celui qu’on emploie présentement.
Si vous desiré de plus amples éclaircissemens, aiez la bonté de me le marquer; je me ferez un devoir de vous obeir et de vous satisfaire.
J’ai l’honneur d’être avec respect Monsieur Votre trés humble et trés obeissant serviteur