From J. de Sparre (unpublished)
A Strasbourg le 6 janvier 1780
Monsieur!

J’ai pris la liberté de vous addresser plusieurs lettres pour vous offrir mes services en passant en Amérique vous y envoyés des officiers, et ingenieurs c’est très bien. Ces Messieurs sont experts et peuvent être utile à la République, mais ne formeront pas les sujets dans un art duquel dépend, et dependra la force des états unis; or je réitere mes services pour passer à Philadelphie et y former une Ecôle militaire suivant le plan de celle établie en Russie; où selon les constitutions établies dans les colonies unies; car la base de cette instruction doit en être analogue.

J’ai vers moi des lettres soit de Mr de St Germain qui desire même que je lui addresse un plan pour l’Ecôle militaire de Paris lorsqu’il fut Ministre depuis Mr le prince de montbarey louant mon plan m’exhorte de donner ici mes soins aux officiers de la Garnison: mais comme j’ai des vues plus étendues, et me croiant utile à une Republique naissante je m’offre a y passer moiennant qu’il me soit fourni les moiens scavoir pour mes dépenses et pour des frais des instrumens dont je dois faire l’achat deux mille livres que le passage depuis Nantes jusqu’à philadelphie soit pour le compte de la République; scavoir pour moi, et mon Epouse, et un domestique.

J’ose me flatter que votre Excellence ne fera pas un mauvais choix dans la circonstance actuelle, surtout pour un établissement duquel depend tout le bonheur. Avec la pratique sans théorie dans l’art militaire on ne vat guere loin; car la perfection de tout art comme dit fort bien Ciceron Acad: quest: 4 lib: IV., demeure toujours inconnue à ceux qui ne se conduisent que par routine.

Je serai prêt de partir avec les premiers vaisseaux qui partiront aux conditions mentionnées. J’ai deja été dans les colonies dans les dernieres Guerres; Monsieur Wulf tué à Quebec me vouloit persuader après la prise du cap breton de passer au service de la Grande Bretagne; j’eus même un long entretien avec Mr Bastide Général des ingenieurs dans ce Siége, qui crut qu’il n’étoit pas possible de rejetter les offres qu’il me fit dans sa tente, où il étoit detenu a cause de la goute, il m’envoya plusieurs fois son fils officier d’artillerie: ce que j’ai alors refusé, je l’accepte aujourd’hui de la part des colonies unies; dans cette resolution j’ai l’honneur d’etre avec soumission de votre Excellence, Monsieur, Le très humble et très obeissant serviteur

J: de Sparre prof:
de Tactique vis à vis les
petites Boucheries
Endorsed: Sparre
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