M Guénard de faverolle officier a la suitte du Regiment de Dragons Penthievre, agé de vingt deux ans excellent sujet, est depuis quatre ans avec M. Le marquis de Bombelles ministre plenipontentiaire de france pres La Diete de L’Empire a Ratisbonne, il a employe partie de ce tems a faire ses cours de droit Publique a strasbourg et a voyager toujours avec M. Debombelles dans differentes cours d’allemagne, soit a Vienne a munick, a cassel etc. il y a fait des connoissances illustres, il a travaillé dans la chancellerie de M. De bombelles et il a eu l’avantage de suivre La correspondance pour la Grande affaire de La Paix de Teschen.

Plein de zele et Excité par la Noble Emulation d’estre utile a sa patrie, il a desiré etendre ses connoissances. Il a apris etant a Ratisbonne que la cour destinoit M. Le chevalier de La Luzerne a une mission importante les nouvelles penetrent lentement lorsqu’on est Eloigné de Deux cent Lieues, de sorte que M. De faverolles a ecrit trop tard a M. Le chevalier de La Luzerne, il en a reçu une reponse tres satisfaisante mais trop tardive pour pouvoir partir avec Luy; cependant ce ministre luy a indiqué une autre voye pour le rejoindre a sa destination. Ce moien qui ne peut s’effectuer que dans trois mois laisse a M. de faverolle le temps de faire son service militaire. M De faverolle desireroit que Monsieur francklin voulut bien a son depart le charger de Lettres et même de Depesches.

Son age de vingt deux ans seroit pour tout autre que luy un obstacle a la confiance, mais il prie de considerer qu’il a fait ses preuves de discretion depuis quatre ans qu’il travaille en allemagne et qu’a son arrivée en france il a ete charge de depesches pour La cour qu’il a remise a M. Le comte de vergennes tant de la Part de M. le marquis de Bombelles que de celle de M. O Dune ministre de france a Munick ce qui prouve l’assurence que ces deux ministres ont de son secret et de son exactitude.

Si pendant L’Espace de ces trois mois, Monsieur franckelin avoit quelques depesches a faire passer au congrès M. De faverolles, sous le bon Plaisir de M. Le comte de vergennes, est prèst si son Excellence veut l’honnorer de sa confiance a les porter; il ne considere n’y les danger de la mer, n’y la crainte de perdre sa Liberté, il partiroit pour prouver que rien ne peut l’arrester quand il s’agit de faire preuve de zelle.