Oui, Monsieur, ca été pour moy un Moment delicieux que celuy ou J’ay ouvert la premiere Lettre de mon fils en amerique. J’avais Bezoing de Cette Consolation, C’etoit le Jour que vous nous avez quitté. Actuellement ce sera le tour de Leray, il vous quittera aussi et il en sera Bien Chagrin, car je connois son Coeur, il Jouira avant du plaisir de vous revoir, et ses Lettres vont encore me devenir plus interessantes Lorsqu’il poura m’annoncer vostre arrivée dans vostre patrie; que vous estes heureux, Messieurs les Jeunes franklin d’avoir un aussi Beau Model dans vostre grand ayeul, et d’estre dans un pais ou la Seule vertu est hereditaire. Ne souillez jamais vostre patrie de vains titres; mais helas, les hommes sont hommes partout, eloignez au moins l’epoque ou ils nous ressembleront, je dis aux Européens en general dont la Chimerique Noblesse a deifié l’oisiveté. Si j’allois vous rejoindre ce seroit pour n’y Jouir que du plus petit terrain possible mais Bien Cultivé, et consacrer le reste a l’hospitalité. Je vauderois encore mieux qu’a Passi. Bon voyage, Messieurs, Bon voyage, ressouvenez vous du vieux Chaumont quand vous folatrerez avec Le Jeune. Je vous embrasse