Je n’ai jamais pû prendre sur moi d’aller vous dire adieu mon bon ami, j’avois le coeur si plein hier en vous quittant que j’ai craint pour vous et pour moi un moment douloureux qui n’eut fait qu’ajoutter a la peine vive que me cause notre séparation, sans vous prouver davantage l’amitié tendre et inaltérable que je vous ai vouée a jamais: chaques jours de mon éxistance je me rappéllerai qu’un grand homme, un sage voulut estre mon ami, mes voeux le suivront partout, mon coeur le regréttera sans césse, sans césse je dirai, je passai huit années avec le docteur Franklin, elles sont écoullées et je ne le vérrai plus! Rien au monde ne me consolleroit de cette perte, sans l’idée de la paix et du bonheur que vous allés trouvér au sein de votre famille, sans celle de la gloire dont vous allés jouir dans un pays qui vous doit sa liberté, oh mon ami mon bon ami soyés heureux, distes le moi, donnés moi quelquefois de vos nouvélles, et s’il vous est doux de vous rappeller la fémme qui vous aima le plus, songés a moi, songés que tous ceux de ma famille furent et seront toujours vos meilleurs amis, adieu mon coeur se sérre, il n’étoit pas fait pour estre séparé de vous, mais il ne le sera pas mon aimable papa vous le retrouverés souvent prés du vostre intérogés le il vous répondra. [In M. Brillon’s handwriting] Mon tres cher Papa, je n’ai rien a ajouter a ma femme et quand je le voudrois les larmes m’empechent d’y voir.