J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire au nom de l’Academie de la ville de Lyon. J’accepte avec reconnoissance le titre dont cette savante compagnie a bien voulu m’honorer. Je connoissois depuis longtems ses utiles travaux: j’applaudissois à son zele, et j’estimois ses talens; il seroit bien flatteur pour moi de pouvoir vivre auprès d’elle et de profiter de ses lumieres: mais il faut qu’à la veille de mon départ pour l’Amerique, je joigne ce regret à tant d’autres que les bontés des François excitent dans mon ame. Je n’oublierai jamais ce que je leur dois, encore moins ce que je dois à votre Academie à qui je vous prie de faire agréer les assurances de mon estime et de mon respect.
Je vous remercie, Monsieur, de votre dissertation sur les loix de Lycurgue et de votre fortuné Ricard; je connoissois ce dernier ouvrage. Sa lecture m’avoit fait beaucoup de plaisir et m’avoit inspiré de l’estime pour son auteur. Je viens de lire votre dissertation sur les loix de Lycurgue. Si mon suffrage pouvoit ajouter quelque chose à celui de la celebre Academie qui vous a couronné, je vous dirois que j’en ai été très content et qu’il me reste le regret de n’avoir d’autre prix à vous donner que les sentimens d’estime et de respect avec les quels je suis Monsieur, Votre très humble et très obeissant Serviteur