On mande de Bordeaux ce qui suit—“je ne puis vous parler qu’avec attendrissement de l’impression que L’arrivée de Mr. Le comte d’Estaing a faite en cette ville. Il semble que tous les coeurs volent au devant de Lui pour lui présenter l’hommage de Leur reconnoissance tout retentit de vers et de chansons à sa louange: au théatre on le glorifie comme le soutien de L’état; à la bourse une souscription de 600 Louis a été remplie dans moins d’une heure par 200 négociants ou navigateurs pour faire chanter un te Deum suivi d’un Bal, souper et feu d’artifice. Un matelot écrit à sa femme—ma chere amie, je t’envoie cent écus que mon ami Le comte d’Estaing m’a donnés. Un autre répond à un négociant qui voulant l’engager avec lui, lui représente qu’il sera pris pour la marine royale—tant mieux, le comte d’Estaing est en france.”
Sahs avoir fait ici aucune réception à ce général-amiral-soldat, on n’a pas laissé de lui témoigner l’admiration qu’il est fait pour inspirer—au nom de Dieu, Monsieur, laissés moi voir un heros, je n’en ai vu de ma vie. C’est ce que lui a dit un particulier de cette ville.