La Superbe Carthage Cette rivalle et Implacable ennemie de Rome ne put être vaincue qu’au Centre de Son empire et dans ses propres Murs; Ce grand evennement fut l’effet du genie de Scipion qui éclaira le Senat Romain, mit fin a tant de guerres malheureuses et Fraya a Rome la Conquête de l’univers.
La Conduite de l’angleterre notre fiere et naturelle énnemye depuis plus de 9. Siecles, exige de la part du gouvernement francois des reflections annalogues de celles de Scipion.
Sans une resolution decidée et Vigoureuse, la presente guerre, telle quelle à été Commencée, telle quelle à été faite dans tous les tems, Contre L’angleterre, ne peut tendre qu’a la perpetuer, à perdre en detail notre marine Naissante, exposer le Commerce à une ruïne totalle ainsi que tous les Sujets par des pertes trop Souvent reïterées, par la longueur des tems quelle peut encore Durer, et principallement si les èvenements dans les differentes parties du globe nous Sont malheureux au point qu’on soit contraint de laisser L’angleterre, par un traité de paix dans l’etat ou elle etoit avant la guerre, son bonheur dans les entreprises, Son activité Infatiguable; l’experiance de tous ses generaux et le devouement de toute la nation a s’executer, ne Nous donnent que trop lieu de le Craindre.
C’est en attaquant l’arbre par le pied, par les racines, qu’on peut le Dètruire et le reduire a l’état d’aneantissement; la Séve ne fournissant plus, Les branches cessent de pousser et de se reproduire, et l’esprit de vie qui residoit dans la Souche perit et S’eteint de toutes parts.
Une Invasion en Angleterre est le Seul moyen que la fortune nous presente pour reduire et abattre Cette hydre formidable; mais ce ne peut être avec 80000. hommes que la renommée publie que le gouvernement veut y Faire passer, ni même le double, qu’on peut se promettre raisonnablement d’executter avec un succés Complet Ce grand projet. Si on reflechit bien Sur les obstacles a l’infini qu’on aura a Combattre avec un nombre de troupes trop peu proportionné pour Lattaque et le chatiment d’une nation bellîqueuse deffendant ses foyers et la perte de Ses esperances, avec la derniere Intrepidité et dont des pays aussi etendus que le Sont les 3. Royaumes Britaniques fourniroient en peu de tems un Corps de deffence prodigieux et dont le dernier des recruës scait tenir aussi ferme que le plus ancien Soldat, nous en avons vu lexperiance à Fontenoy et ailleurs et lhistoire nous apprend de toute parts leur valleur heroïque; il ne Suffit pas qu’un projet donne les plus belles apparances de reussite Surtout dans une affaire de guerre qui Interessée le sort entier de la france.
Les plus formidables armées ont Souvent été la victime des projets presomptueux d’un general trop audacieux et de la securité d’une Cour et d’un ministre qui ne les ont pas assés réflechi; il faut donc les rendre ces projets clairs et Indubitables, et Se mettre en état par une balance de Combinaisons bien aprofondies, de pouvoir S’en Convaincre ainsy que tous les Connoisseurs dans ce grand art; Je dis donc d’aprés le Sentiment de beaucoup d’autres que de 80000. hommes qui decendroient en Angleterre et penetreroient dans l’interieur du pays, on doit regarder Comme assuré quil n’en reviendroit que trés peu; Le Double 160000. hommes penetreroient et Se Soutiendroient pendant un Court Laps de tems, et Seroient bientòt obligés de Se retirer Sans avoir effectué Le grand point desiré et le but qu’on doit Se proposer qui est de detruire Plimouth, Torbay, Spithead, Portsmouth et autres departements de marine de guerre; ailleurs les fondries de Canons &c Les arcenaux, les magasins de bois, les chantiers et Astelliers de toutes espéces, comblé les ports avec les remparts demolis et renversés. Ces ouvrages et autres seroient Louvrage de trois mois pour cent mille hommes agissants avec activité et sans relache. Il ne Faudroit pas moins de Cent mille hommes pour les mettre a l’abry pendant ce tems de travaux Contre la multitude de tous les Rangs, qui Se rendront en toutes parts S’incorporer (Sils ne le Sont deja) dans les Vieilles troupes reservées a la deffence de leur pays affin d’en empecher l’execution et entirer vengeance; Leurs associations Tumultueuses Soit disant pour la deffence de leurs prerogatives qui leur font Connoitre leur denombrement et leur ressources, seroient bientot par eux qualifiées d’associations auxilliaires, et on a lieu de Croire que le Nombre existant alors en Angleterre seroit de plus de 150 mille hommes, les quels Incorporés dans Cinquante mille de troupes exercées et disciplinées, feroient Contre nous un total de 200000 hommes au moins.
C’est Donc avec un nombre de trois Cent mille francois, braves, bien Conduits, par des generaux aimants la gloire, la patrie, connus braves actifs, prudents, eclairés, quon peut être assuré que ce grand evennement auroit le plus plain Succés.
Sans un nombre de troupes proportionné a la grandeur et a l’importance de l’entreprise, on encourt plus que le risque que la decente ne ressemble a celle des Espagnols aux rivages de maroc il y a 6. ans, et aux decentes reïterées mais Infructueuses que les anglois ont faites en Bretagne et ailleurs.
On le repette encore les plus grandes fautes qu’ont faites les puissances ont toujours eu pour baze la presomption de la bonté de leur projet et la negligence de n’en avoir pas assés aprofondi le resultat.
Si L’angleterre en 1774 avoit envoyé 50000 hommes au lieu de 10000. Contre les Confederés americains, leur guerre eut eté terminée des la même année; si la France en avoit fait passer dabord un pareil nombre en Corce, La prise de cette Isle n’eut pas été l’affaire de plus de 3 mois &c.
Pour avoir 300000. beaux hommes, braves, forts et Intrepides, en peu de tems et qui couteroient peu, ne les employant que neuf mois dans L’année 1781 voicy ce quil y auroit a Faire.
Que le gouverment envoye au plutot dans chaque bourg de tout le Royaume, deux Invalides, qui Seront outre leur paye, nourris, logés et chauffés par la paroisse ou le Curé; quils soient munis de pouvoirs et d’autorités pour obliger tous les garcons au dessus de Cinq piedz un pouce de Venir au bourg pour apprendre a Faire lexercice tous Les dimanches et Jeudis de chaque Semaines pour ceux qui sont Eloignés du bourg et 4. fois ceux qui en Sont les plus proches; Ceux qui n’ont pas de fuzils pourront Se Servir pendant quelques mois de bois a peu prés faconnés en fuzils Jusqu’au mois de novembre quil sera necessaire de leur en fournir pour Commencer les exercices a feu. Qu’on oblige tous MM Les officiers Croix de Saint Louis, retirés du service, vivants dans leurs famille de Se transporter une fois toutes Les Semaines pour être presents a ces exercices et prendre particulierement Connoissance de chaque Sujet par des annotations Speciffiées. Dans les mois [Page or pages missing] a Bergoopsum Ce qui leur meritta le titre honnorable de grenadiers Royaux que Louis quinze Leur donna sur le moment même: quels etoient ils ces grenadiers royaux? Des Paysans choisis sur La milice et tels qu’on peut trouver au premier son du Toxin, si on le veut 500000.
Les villes fourniront a l’envie 100000 volontaires des plus Dispots et passeront la plus grande partie a leurs frais avec Zêle et l’esperance chéz nos ennemis dont la Fierté sera au plutot domptée et soumise a nos Loix et leurs moyens de nous nuire a Jamais anéantis.
Que la Premiere descente de cent Vingt mille hommes se Fasse en trois Endroits differents dans le Northumberland pour Contenir l’Ecosse; que l’on promette aux habitans et principallement aux Catholiques de cette contrée, de les dellivrer du Joug Anglois, de les rendre participans, sans trouble au Commerce de l’amerique a l’exclusion des Anglois, ils deviendront en grande partie, nos créatures, nous serviront de guides et d’Espions; quon Se Saisisse avec diligence des principaux du Pays de la noblesse et des gens riches, qu’on agisse neanmoins Consequemment aux promesses qu’on leur aura faites d’etre leurs amis protecteurs; Tout cela étant terminé ainsi que la Destruction de tous leurs forts, que la trouppe descende au centre de l’angleterre tant pour y Continuer les memes operations, que pour faciliter la Descente aux Cent quatre vingt mille hommes restants. La premiere Decente de 120. mille hommes portant la terreur à 60. lieues plus ou moins de Londres, obligera la Cour d’Angleterre de tirer la majeure partie des deffence de Torbay, spithead, Plimouth et Porsmouth et des autres endroits pour S’opposer a nos progrés; C’est alors quil faudra que les 180000 hommes restants fassent leur décente partie du Coté du Canal de Saint Georges pour tomber Impetueusement sur spithead, Dorsteth, Plimout et Porsmouth; Lautre Partie soit du Coté de Kent ou autres endroits Faciles d’abordages pour aller attaquer Londres avec tout ce quil convient pour la reduire en peu: Londres rendu, Se Saisir de tous les principaux seigneurs et autres; faire des fouilles de toutes parts et Contraindre a Payer des Contributions Enormes et abandonner cette Ville a la derniere mercy, Ce doit etre dans ce grand jour la punition de Jerusalem et la destruction de Carthage ou a la place des remparts qui y existoient scipion fit passer la charrue; mais on le repette pour mettre Ce grand évennement a execution, et le preparer, il faut 300000 hommes et une année entiere.
Philippe De Macedoine, fit pendant 10. ans dans le silence des preparatifs Immenses pour asservir la gresce; Limpetuosité de son ressentiment, cedda a Sa raison et a la necessité d’assurer son projet que le talent et le genie belliqueux d’Allexandre executta. Le Roy de Prusse ennemy Juré, des Sa naissance de la maison d’autriche a Imitté Philippe depuis la paix de 1748. Jusqu’a la guerre qu’il a Commencée en 1756 en Formant un Corps de militaires le plus formidable de l’Europpe auquel, ainsi qu’a Ses talens, l’empereur eut assurement succombé et Subi le Sort de la grèce Sans l’assistance de la France.
Si aulieu d’entreprendre le Siége de Gibraltar et de l’exposer aux évenements qui viennent d’arriver et quil étoit facile de prévoir, l’espagne avoit porté il y a un an, 30000. hommes au secours des Confederés, qu’a ce nombre un pareil de francois y eut éte Joint, et qu’on eut unis les armes ala main ala nation entiere des americains; L’angleterre par cet effort auroit pu avoir environ 25000. hommes sur les bras dans le nouveau monde, ils y auroient assurement succombé et n’auroient pas aujourdhuy un pouce de terrein dans le Continent; la Jamaïque Et les autres Isles angloises, auroient pu dans la même année Subir le meme sort, les Vaisseaux Employés Inutillement au Bloceus de Gibraltar, Joints aux notres dans l’amerique auroient assuré ces operations en tombant de Concert sur les flottes angloises dans ces mers.
On auroit du sentir par la même raison, linutilité d’esseayer dans ce moment de Se retablir dans les Indes orientalles, puisqu’il faudroit pour y réussir y envoyer 30000. hommes et 40 Vaisseaux de Ligne pour y avoir une Superiorité absoluë Sur les anglais; ce secours porté en amerique plutôt qu’en asie opereroit l’objet de nos desirs et de notre but pour en chasser les anglois.
Les Americains devenus libres, ayant fait pour eux cette année les plus dignes efforts, Seroient en état en 1781 de nous donner un secours de 30000. hommes bien aguerris, qui Viendroient en Europpe ayder notre vengence et Satisfaire la leur, Nous pourrions meme esperer par leur concours de voir Soulever l’ecosse et l’irlande pour se Joindre a nous, favoriser nos descentes en Angleterre et nous ayder a mettre Cette nation dans les fers.
Alors toutes les possessions angloises dans les diverses parties du monde, ne tomberoient t’elles pas d’elles memes, aussitot que la mere patrie aura eté abattuë, terassée et Ses chefs Captifs, Ses arsenaux et tout ce qui lui Sert pour la guerre detruits. A qui d’aprés cela obeiront Le gouverneur de Gibraltar? Celle de Minorque, de Jarsey? De Guernesey, des Indes orientalles et d’ailleurs; Bornous nous donc cette année a donner audehors toute l’assistance a l’amerique en portant aux Confederés au moins 30000 francois et l’Espagne 15000. pendant quon fera les plus Vigoureux preparatifs pour assurer la reussite d’une Invasion en Angleterre, et on le repette encore si on n’y employe pas trois cent mille hommes, non Seulement on est assuré d’echouer, de perdre l’Elitte de nos trouppes, a Voir les americains succomber, retourner Sous le Joug Anglois, et a Faire nous meme une paix humiliante et a nous Couvrir d’une honte éternelle chez toutes les nations.
Le Grand frederick, Ce genie Créateur qui voit toutes choses Sans Illusion, dans une position pareille àla notre et assuré Comme Nous d’une naturalité parfaite de la part des puissances etrangeres, auroit Commencé par mettre ce projet en execution, de descendre en Angleterre non pas Imprudemment avec 80000. ou 100000. mais avec toutes Les forces dont il auroit pu disposer pour assurer son Succés. Eclairé sur Ses vrais Interets et ceux de ses sujets, il auroit puni rigoureusement Ceux de ses sujets armateurs ou Capitaines de Corsaires qui ayant pris des Vaisseaux a l’ennemy les leur auroient rendus avec les Equipages moyennant des rançons; cette licence de la part des Corsaires a rendu a l’angleterre plus de 500. Batimens et 4000 matelots bien exercés qui servent des le moment de leur liberté a nous enlever de toutes parts notre Commerce, nous ont Fait des dommages Irreparables et nous ont occasionné une perte de plus de 80. millions etant certain que 500. vaisseaux de moins pour nos ennemis étant passés a notre service auroient servi a en leur enlever autant et quelquefois de richement chargés. Ce Monarque auroit encore Contraint (dans tous les tems) le Corps entier de ses Commercans et marchands de toute l’etenduë de Son empire de se Cottiser pour avoir, a leur propres, plusieurs depots de Vaisseaux portant, 40. 50 et 60. pièces de Canons, le tout demonté et ramassé dans des magazins Couverts et prets à être rejoints et remontés en peu de tems en Cas de guerre; Le Commerce de toute la France pourroit S’en procurer pendant un laps de 10. ans au moins de 200. dont l’effet Seroit prodigieux pour abymer le Commerce du premier ennemy Contre qui on Seroit Contraint d’avoir guerre.
L’angleterre, met actuellement en oeuvre de toutes parts, les charpentiers et menuisiers, Travailleurs en fer &c pour Contruire des Vaisseaux: Nous pouvons les surpasser du double, et audela, nous avons des ouvriers de tous ces Etats quatre fois plus qu’eux, employons en donc ce quil faut pour Fait faire des Vaisseaux de transport, des batteaux plats propres ala descente, un ordre, un mot de la port du Roy, Suffira pour mettre en oeuvre 2 millions dindividus; Que les Curés encore une fois prechent L’artisan et le Paysan donneront avec Zêle la moitié de leur tems gratis et ne Feront nulle difficulté de passer En Angleterre en qualité de soldats sils Sont assurés que ce ne Sera que pour une année et qu’on les rendra libres ensuitte.
Toutes les parties de litalie et de la mer mediterannée, a notre requisition, ne pourroient elles pas, encore fournir une quantité Considerable de matelots et de Vaisseaux de transport, le [Pcipe] ses galeres et enfin le Turc pour l’année 1781. une douzaine de Vaisseaux de Ligne pour 4. a 5. mois? Enfin tous ces moyens Coopereroient a nous faire Vaincre avec Certitude.
Dira t’on que la Somme que Couteroit cette entreprise doit être énorme, Je reponds a cette assertion et Je Suppose que chaque soldat coute 40 Sols par Jour pour tous frais quelconques pendant neuf mois, C’est a dire depuis le depart de la patrie de ceux qu’on Incorporera Jusqu’au retour chéz eux, la totalité Sera pour 30000 hommes de troupes 162 millions, qu’on y ajoute quarante millions de plus pour tous les autres frais, Ce total Sera de 218. millions qui Seront assurement bien Suffisants Si les chefs de toutes les partyes Sont honnetes gens.
Si les revenus de l’Etat ne peuvent suffire a cette depense extraordinaire, quil soit donné des ordres dans toutes les Villes d’Ellections tant aux subdelegués, qu’aux maires et autres chefs dimposer une Capitation forte suivant la Connoissance qu’ils ont de leurs districts sur ceux qui ne Faisants point de Commerce, Vivent avec des biens Considerables tant dans les Villes que les Campagnes, qui amassent sols Sur sols, font leurs dieux de leur argent et Vivent Comme sils n’avoient pas la douziême partie de ce quils possedent, dont l’argetnt se trouve absollument enfoui et Sans aucune Circulation.
Qu’on exige de Celui qui à la reputation d’avoir 30000. en especes 3000. l.t. et ainsi du plus au moins par proportion, il se trouvera au moins 250. mille personnes dont on pourra tirer l’une portant l’autre 500 l.t. par chaque, la totallité a recouvrer Sera de 125. millions.
Que l’on oblige le clergé a S’executter en Contribuant de 80. millions en argent ou un Sixieme de plus en danrées, de grains &c pour les magazins.
Qu’on Fasse cesser pour cette année et la prochaine, toutes les corvées et travaux des grands chemins, et qu’au lieu et place de ces Corvées, on enjoigne aux gens de Campagne de faire des charrois de grains, farines et autres provisions, bois fers et autres attiraits de guerre &c d’une Station a l’autre Jusqu’aux depots maritimes ou Jusqu’aux rivieres navigables. Qu’on Juge de la quantité de Millions qui peuvent être epargnées au Roy par ce moyen.
Louis quinze n’a point fait pendant le Cours de Son regne, ce que notre monarque actuel a Fait en Faveur de Ses sujets depuis le peu de tems quil nous gouverne; est il rien de plus attendrissant que le devouement quil marque pour la prosperité de Son peuple en retranchant de toutes parts Sur lui-même pour diminuer le Fardeau de Son peuple et pour accorder les plus grandes recompenses au meritte: toute la nation devroit être animée du desir de s’immortaliser et de meritter la bien veillance d’un aussi digne prince par des sacrifices de toutes espéces. La noblesse crée pour la deffence de l’Etat, payée par ses exemptions et Ses privileges et prerogatives, pour y Voler au premier bruit de guerre, demeure tranquille dans ses foyers des Villes et des Campagnes. Ce Sont eux principallement que nos fiers rivaux Couvrent Dhumiliation; Qu’on leur annonce la perte de leurs privileges et de Leurs prerogatives sils ne remplissent au plutot Les vuës pour les quelles on les leur a accordé; qu’on reduise a la portion Congruë tous les prieurs et Curés riches, ainsy que tous les moines et Prieurs Cloitrés ou Seculiers; celui qui Jouit de 3000 l.t. peut Vivre avec 800 l.t. chaque année pendant 2. ans; Combien de milliers de Canonicats dans le Royaume de 14. 16. 18. et 2000 l.t. de rentes et plus, Sont possedés pour la plus part par des gens qui ont autant de revenus? Seroit il revoltant d’en retrancher dans Ce moment (principallement a ceux qui ont du patrimoine) les trois quarts pendant 2. années? Pourquoi Laisseroit on Jouir tranquillement de la Contemplation des evennemens, tous Ces matadors, exempts dans tous les temps d’impots, occupés, Seulement de leur bonne chere et de leurs aisances, Sans se soucier des avantages ou des malheurs de L’Etat; si les Sommes aux quelles leur facultés [?], permettent qu’on les Impose ne peuvent être acquittées en argent, ils peuvent fournir pour plus équivalent, en matieres de bois, en Danrées, en charrois ou plusieurs autres choses necessaires.
Toutes les diverses classes de la nation, offroient et donnoient à Louis quinze des Vaisseaux de guerre, des materiaux, de l’argent, et dans le moment actuel, toute cette même nation principalement les gens aisés, devenuë Insensible, Semble abandonner aux soins de la Providence et aux trop grandes generosités du Roy le resultat d’une guerre qui deviendroit avantageuse par leur Concours et dont l’issuë les Interesse essentiellement. Que Sont devenus les sentimens de Patriotismes? Ah! Si le Roy, a donné des exemples de sacrifices; il Faut quil Contraigne tous ceux qui sont en Etat de Contribuer, den Faire au plutot; la noblesse par Son Sang et les autres par leur bources en obligeant ces derniers quant à present a se restraindre au plus Simple necessaire; La Contrainte ou ils se trouveront de Congedier une partie de leurs domestiques, donnera par ces gens Depourvus, encore dans toute l’etenduë du Royaume au moins 50.000. hommes de plus au Roy.
Peut on payer trop cher l’avantage precieux d’aneantir pour Jamais la nation angloise puisquil n’est pas d’autres moyens pour nous d’avoir Jamais de Paix durable, ni de porter (sans des obstacles Sans fin) notre Commerce dans toutes les parties du monde./.